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Carnaval

(PR) – « Temps de réjouissances profanes, depuis l’Epiphanie jusqu’au mercredi des Cendres », nous dit le Larousse. Si vous voulez encore profiter de ces festivités, dépêchez-vous, le « mercredi des Cendres » tombe cette semaine. A partir de ce jour-là, c’est le Carême qui commence. Pendant quarante jours, jusqu’à Pâques, il faudra faire pénitence, oublier les scènes féériques et ludiques que la magie télévisuelle nous retransmet depuis, par exemple, Rio de Janeiro…


     Commençons par la date-butoir au-delà de laquelle il faudra faire ceinture. Ce fameux « mercredi des Cendres » est célébré dès les origines de l’Eglise catholique. La tradition fait que, lors d’une messe célébrée ce jour-là, le prêtre trace une croix sur le front des fidèles avec les cendres des rameaux qui avaient été bénis l’année précédente. C’est une manière de rappeler que nous finirons en poussière…

   Cette date marque donc le début d’une période de jeûne, rappellant les quarante jours que Jésus a passés dans le désert…  Mais avant de serrer la ceinture de ses paroissiens, l’Eglise (qui les connaissait bien) tolérait un temps de relâche ! Comme ce fut le cas pour d’autres circonstances de la vie liturgique, elle laissa le bon peuple récupérer les « lupercales », ces fêtes romaines destinées à célébrer la nouvelle année qui commençait alors le 1er mars, avant le calendrier julien (César). C’était un peu comme les « Saturnales » et autres « Bacchanales » qui marquaient la vie romaine, synonymes de bons moments…

   C’est ainsi que le « carnaval » allait s’installer dans les vies de nos ancêtres. Dans son « Dictionnaire universel » de 1690, Antoine Furetière nous en donne la bonne définition : « Temps de réjouïssance qui se compte depuis les Rois jusqu'au Caresme. Les bals, les festins, les mariages, se font principalement dans le Carnaval. » 

   Avant le « Carême prenant » (qui enlevait du menu tout le « gras » qu’on peut encore consommer jusqu’à mardi…), il était donc possible de s’amuser, de faire ripaille (un nom venu des bords du Léman…). Les confréries professionnelles qui florissaient dès le Moyen-Âge ne s’en privaient pas !

   C’est l’époque où se développa l’un des plus célèbres « carnavals » de notre monde occidental, celui de Venise. Avec les déguisements et les masques qui furent très vite sa marque de fabrique, il permettait d’effacer les barrières sociales, avec parfois bien des excès. Aujourd’hui, son succès touristique est tel que les autorités ont dû prendre des mesures de restriction.

   Originaire de l’Europe, le phénomène du « carnaval » a très vite conquis l’autre côté de l’Atlantique. Aux Antilles tout d’abord, où les festivités ont lieu dans toutes îles, mais avec une particularité : tant que subsista l’esclavage, les esclaves avaient leur propre carnaval - pas question de se mélanger avec les colons ! Petite revanche de l’Histoire : avec la forte émigration venue des Antilles, le « carnaval » le plus important du Royaume-Uni a lieu dans un quartier de Londres, Notting Hill, où se réunissent plus de deux millions de personnes !

  Il y a aussi, évidemment, le Brésil, où chaque ville a son « carnaval », le plus couru étant celui de Rio. Cette année, douze écoles de samba se sont affrontées, dans des défilés très colorés. Cela avait sûrement inspiré Claude François dans sa chanson « Je vais à Rio » en 1977…

« Quand tu souris

Je m’envole au paradis

Je vais à Rio de Janeiro

Je prends ta main

Et nos cœurs font plus de bruit

Que toutes les cymbales

Du Carnaval… »

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