top of page

Cathédrale

(PR) – « Eglise mère d’un diocèse, où se trouve la cathedra, qui est le siège de l’évêque », nous dit le Larousse.  Des cathédrales, il y en a un peu partout, le monde occidental en a édifié des centaines au fur et à mesure que la religion chrétienne s’imposait. Mais pourquoi en parler aujourd’hui ? Parce qu’il y a cinq ans, un incendie commençait de ravager l’une des plus représentatives des cathédrales européennes, sinon mondiales, Notre-Dame de Paris. Ne me dites pas que vous ne vous en souvenez pas


   Il y a des événements, dans l’histoire contemporaine, qui marquent notre mémoire, comme des jalons indestructibles. Même si l’on n’en connaît pas par cœur la date, on se souvient de ce que l’on faisait quand on les a appris. Quelques exemples au hasard pour les plus de… quelques décennies ? L’assassinat du président Kennedy, la démission du général de Gaulle, la chute du Mur de Berlin, la destruction des Tours à New York. Il y aurait plein d’autres souvenirs à évoquer. Et puis…

   Et puis, le 15 avril 2019, en fin d’après-midi, toutes les chaînes de télévision montrent en direct un spectacle auquel on n’aurait jamais pensé assister : la cathédrale Notre-Dame de Paris est en proie à un incendie dont la violence des flammes va faire craindre le pire, l’anéantissement de ce monument à nul autre pareil.

    Les reportages télévisés qui commencent alors montrent bien que nous ne sommes pas seulement en présence d’un incendie spectaculaire, mais d’un sinistre qui touche droit au cœur le « peuple de France », même pour celles et ceux qui ne sont pas croyants. Mais alors, pourquoi une « cathédrale » peut-elle prendre tant d’importance dans l’imaginaire ?

   On en revient à la définition même de l’édifice, le lieu où se trouve la « cathèdre », symbole du pouvoir ecclésiastique dans une ville, dans une contrée. La symbolique de l’Eglise catholique se voulait, sans le dire officiellement, la réponse « divine » aux pouvoirs « civils » des seigneurs, princes, ducs et comtes qui se partageaient le royaume – en ce qui concerne la France, mais la plupart des pays européens connurent la même situation-.

   En édifiant des cathédrales toutes plus hardies les unes que les autres, l’Eglise disait ainsi au bon peuple qu’il fallait s’occuper de son âme avant de faire allégeance à celui qui gouvernait.

   C’est d’ailleurs pour cela que les cathédrales étaient aussi de merveilleuses bibles illustrées, que ce soit par les vitraux, les sculptures des chapiteaux, des tympans, qui remplaçaient avec talent les livres de catéchisme qui n’existaient pas ! Un chef-d’œuvre comme est la cathédrale Saint-Lazare d’Autun – je la cite au hasard, bien sûr… – est d’autant plus exemplaire que sa magnifique flèche la rend repérable des lieues à la ronde !

   Ce n’était pas le cas de Notre-Dame, qui n’a jamais surplombé le ciel de Paris comme le fera la Tour Eiffel. Mais elle a dominé l’histoire de France avec, parmi beaucoup d’autres, deux événements hors du commun. Le premier fut le couronnement de l’empereur Napoléon Ier, le 2 décembre 1804. Les souverains français, avant lui, étaient sacrés dans une autre cathédrale, celle de Reims. Le Corse voulait montrer qu’une nouvelle ère s’ouvrait dans cette cathédrale déjà chargée d’histoire.

   Le second était d’une toute autre nature : le 26 août 1944, Charles de Gaulle, ce général qui avait relevé le défi de la liberté, vint assister à un Te Deum. Des tireurs isolés étaient là, mais ils ne l’empêchèrent pas de rester debout ! D’une certaine manière, cela annonçait son futur « règne », par un « couronnement » anticipé…

bottom of page