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Cinéma

(PR) – « Procédé permettant d’enregistrer photographiquement et de projeter des vues animées » nous dit le Robert ; cette définition résume très sommairement ce qui pousse des milliers de personnes à se réunir à Cannes, depuis le 14 mai, pour un Festival dont c’est la 77e édition. Lorsqu’ils ont mis au point leur « cinématographe », les frères Lumière n’imaginaient pas tout ce qui allait un jour en découler, dans le monde entier et pas seulement sur la Croisette


   La photographie avait vu le jour (si l’on peut dire…) dans un village de Bourgogne, Saint-Loup de Varennes, où un ingénieur du nom de Nicéphore Nièpce réalisa en 1822 la première « prise de vue » depuis une fenêtre de sa maison – qui est devenue un musée. Le dix-neuvième siècle vit progresser rapidement la photographie, mais, pour reproduire réellement la vie, il lui manquait l’essentiel, l’animation, c’est-à-dire le mouvement !

   Les tentatives pour reconstituer et projeter des scènes réelles ou imaginées furent nombreuses. L’Américain Thomas Edison, sorte de « géotrouvetout », inventeur des ampoules électriques comme du phonographe, se lança dans l’aventure, sans toutefois apporter de réalisation convaincante. Il fut néanmoins à l’origine de ce qui allait devenir les « pellicules » à la base du cinéma. Reprenant un brevet d’un dénommé George Eastman – le futur « père » de la firme Kodak – il dota les rubans de celluloïd inventés par celui-ci, d’un format encore en cours aujourd’hui (35 mm), avec quatre encoches par image pour en faciliter le déroulement vertical. Une couche de produit photosensible là-dessus, le tour était joué ! Et le premier « kinétographe » permit à Edison d’ouvrir des salles pour présenter ses réalisations.

   Mais le problème était qu’on n’avait pas encore le moyen d’enregistrer avant de projeter. Les réalisations de Thomas Edison, arrivèrent en Europe et vinrent à la connaissance d’un industriel de Besançon, Antoine Lumière, qui poussa ses fils Louis et Auguste à trouver l’astuce permettant à une chambre photographique d’enregistrer sans discontinuer des images l’une après l’autre pour restituer ensuite le mouvement. Il paraît qu’ils se sont même inspirés des mouvements des machines à coudre !

   Après avoir baptisé leur procédé le « kinétographe Lumière », ils en firent le « cinématographe ». Et en 1895, avec l’aide d’un ingénieur parisien, Jules Carpentier, ils mirent au point la première vraie caméra, une boîte d’où ne sortent que l’objectif, un petit magasin pour la pellicule vierge, et une manivelle pour entraîner la prise de vues – par rapport aux caméras d’aujourd’hui, on était à ce que le Blériot de la traversée de la Manche en 1909 était par rapport au Concorde…

   La toute première présentation du résultat de cette fantastique évolution dans le domaine de la représentation de la vie eut lieu à Paris le 22 mars 1895 ; il s’agissait de ce que l’on appellerait aujourd’hui un reportage, la « sortie des usines Lumière à Lyon ». A juste titre, la rue Saint-Victor où se trouvaient lesdites usines, est désormais baptisée la « rue du premier film ».  Le « cinéma » ainsi mis au point par les frères Lumière traversera l’Atlantique avec une présentation à New York en juin 1896, vue de travers par Edison…

   En décembre 1895, les Frères Lumière avaient organisé la toute première projection publique d’une série de (très) courts métrages. Trente-trois spectateurs dans un salon du Grand Café à Paris ; au programme, le premier film « comique » avec comme acteur François Clerc. Vous ne le connaissez pas ? Allons, c’est le jardinier de « l’Arroseur arrosé » et c’était vraiment le jardinier des Lumière !

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