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Flamme

(PR) – « Production lumineuse de gaz en combustion », nous dit le Robert, et le Larousse ajoute « feu symbolique allumé en l’honneur de quelqu’un, de quelque chose : la flamme olympique ». Vous avez donc compris pourquoi la « flamme » a l’honneur du « mot » de cette semaine, puisque celle qui brillera pendant les Jeux olympiques de Paris va débarquer ce mercredi à Marseille, devant la « Bonne Mère »


   Notre ami Antoine Furetière ne pouvait évidemment pas faire référence, dans son « Dictionnaire universel » de 1690, aux Jeux olympiques que le baron Pierre de Coubertin allait ressusciter deux siècles plus tard, mais il avait une très jolie définition du mot « flamme », « La partie la plus subtile du feu qui s'esleve en haut, & fait une figure pyramidale.»

    Dans cette entrée, Furetière ne manque pas d’exemples, qui commencent par les « flammes éternelles » (l’enfer), « quoy qu'on dise que c'est un feu qui est sans lumiere » ; il cite encore « se dit communément de l'amour prophane. Cet amant brusle d'une flamme innocente pour cette fille » – il vaut mieux que cette flamme reste « innocente », sinon, gare aux « flammes éternelles » !

   Pour en venir à l’origine de cette « flamme olympique » Pierre de Coubertin, ce baron fasciné par la Grèce antique, en avait employé l’expression lorsqu’en 1928, malade, il ne put assister aux Jeux d’Amsterdam ; il envoya une sorte de lettre d’excuse aux organisateurs, les priant « de conserver et d’entretenir parmi vous la flamme de l’olympisme rénové ». Les Néerlandais allumèrent une sorte de chaudron dans le stade, comme le faisaient les Grecs…

   On le sait, la première fois où une vasque a été allumée solennellement, ce fut à Berlin, en 1936. Lorsque les Jeux avaient été attribués à la capitale allemande, en 1931, les nazis n’étaient pas encore au pouvoir, mais Hitler sut récupérer le symbole et faire venir le « feu sacré » d’Olympie.

   Dès les premiers jeux d’après-guerre, à Londres en 1948 (une bonne année…) tous les symboles de l’olympisme furent conservés, la flamme comprise. Ensuite, au fil des éditions, elle fut amenée sur les sites olympiques par des relais empruntant parfois des moyens de transport peu habituels : en Concorde, un petit tour en navette spatiale, à bord de la Station spatiale internationale, en plongée sous la Grande Barrière australienne, une escapade au sommet de l’Everest…

   Jules Verne avait imaginé un « Tour du monde en 80 jours », les organisateurs français ont repris à leur manière la formule : 80 jours pour faire, du 8 mai au 26 juillet, le tour des territoires français. Cela commence donc avec l’arrivée à Marseille (qui fut fondée par des Grecs !), départ pour un premier demi-tour de l’Hexagone avant un embarquement sur le trimaran géant d’Armel Le Cléac’h, direction les Antilles et la Guyane. Place ensuite au Pacifique, où se dérouleront les épreuves de surf (ce qui valut des sarcasmes justifiés à Madame Hidalgo pour une escapade peu olympique…) avant de saluer les autres « confettis » perdus dans l’océan Indien. Rien à dire, mais quand même une question : pourquoi avoir négligé les TAAF, ces Terres australes et antarctiques françaises ? L’air vif et frais des îles Kerguelen, puis les manchots de la Terre Adélie méritaient bien une sympathique visite…

   Le retour dans l’Hexagone permettra de boucler la « grande boucle » – comme le Tour de France – avant la parade sur la Seine le 26 juillet. Au total, 11'000 porteurs se relaieront, 64% des départements seront traversés ; ceux qui y échapperont sont ceux qui n’ont pas voulu aligner quelques dizaines de milliers d’euros ! Le gaz est cher, en ce moment…

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