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Livre

(PR) – « Assemblage de feuilles imprimées et réunies en un seul volume, broché ou relié », nous dit le Larousse, le Robert ajoutant pour sa part « à l’exclusion des périodiques ». Donc, pour l’instant, mes « mots » ne sont pas concernés puisqu’ils ne sont pas encore reliés… Plus important, le 23 avril a été décrété par l’UNESCO, en 1995, « Journée mondiale du livre et du droit d’auteur ». De plus, Strasbourg sera cette année « Capitale mondiale du livre ». Raisons de plus pour célébrer notre fidèle compagnon


   En 1690, dans son « Dictionnaire universel », Antoine Furetière avait sa définition du mot « livre » : « Travail ou composition que fait un Sçavant ou un homme d'Esprit pour faire part au public ou à la posterité de ce qu'il a appris, recueilli, inventé, ou experimenté, La Bible est le Livre par excellence. »

   Si la référence à la Bible est normale, ce dont on peut s’étonner, c’est qu’il n’y ait rien, chez l’ami Antoine, concernant l’aspect matériel de ce qu’est cet « assemblage de feuilles imprimées »… Il écrivait pourtant à une époque où le livre commençait à devenir non seulement un « objet » de belle facture, mais aussi un outil indispensable et de plus en plus courant pour la propagation des connaissances. Un siècle plus tard, « L’Encyclopédie » de Diderot en dira plus…

   Aux premiers temps de l’écriture, il n’y avait que les tablettes, puis les papyrus pour communiquer les directives des autorités, leurs bilans financiers et, éventuellement, quelques histoires dynastiques. L’arrivée du parchemin permit de garder d’une manière plus stable tout ce qui devait l’être. Mais on en était alors à des formes de rouleaux, pas le plus facile pour la lecture. On était bien loin du « livre de poche » !

   Il fallut deux progrès techniques pour que le livre tel que nous le connaissons voit le jour et devienne de plus en plus pratique. La première fut celle de l’invention du papier à base végétale, que l’on doit aux Chinois. Moins fragile que le papyrus, moins rigide et lourd que le parchemin, il allait être le support idéal pour l’imprimerie telle que la mit au point à Mayence, au milieu du XVe siècle, un dénommé Gutenberg. Son premier livre imprimé, une grammaire latine, date de 1451, et deux années plus tard, la première Bible « sortait de presse »…

   L’épopée du livre était lancée, et, très vite, des imprimeries apparurent dans la plupart des villes européennes. Le livre devint de moins en moins réservé à une élite, et les perfectionnements techniques allaient le mettre à la portée du plus grand nombre. Automatiquement, il devint l’objet d’un contrôle sévère des autorités, quelles qu’elles soient, et il fallut la plupart du temps obtenir un « imprimatur » pour qu’un ouvrage puisse être édité.

   Dans nos pays occidentaux, la censure préalable n’existe plus, bien heureusement. Le marché du livre se porte relativement bien. Par exemple, en France, plus de 400 millions de livres ont été vendus en 2022 – derniers chiffres disponibles – pour un chiffre d’affaires de plus de quatre milliards d’euros. Il y a environ 10'000 éditeurs dans l’Hexagone, et dans le monde francophone, il y a toujours, heureusement, celles et ceux qui croient en l’avenir de l’édition papier. Je ne résiste donc pas au plaisir de féliciter l’une de mes anciennes consœurs, qui commence à faire parler d’elle avec son édition du « Chien Jaune » - souvenir de la belle époque d’un certain journal…

   Sur le livre, il existe  des milliers de citations. Toujours philosophe, Michel de Montaigne prévenait déjà son lecteur dans ses « Essais »: « Je suis moi-même la matière de mon livre ». Quant à Anatole France, il avait sa façon d’être réaliste : « Les plus beaux livres sont ceux qui n’ont jamais été écrits ». Avis aux amateurs !

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