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Mage

(PR) – « Prêtre, astrologue, dans la Babylone antique » nous dit le Robert, et le Larousse  en donne un exemple qui nous intéresse cette semaine : « Les Rois mages, sages d’Orient qui vinrent rendre hommage à Jésus à Bethléem ». Nous y voici, puisque la fête de l’Epiphanie, qu’on célèbre aujourd’hui, commémore la venue de ces mystérieux « sages » à la crèche où se trouvait celui qu’ils appelaient le « roi des Juifs », ses parents n’ayant pas trouvé d’autre abri pour que sa mère puisse accoucher tranquillement…


   Sur quatre évangélistes, il n’y en a qu’un, Matthieu, faisant le reportage de cet événement qui, de nos jours, aurait fait la « une » des journaux, et suscité une couverture médiatique importante. CNN et BFMTV (entre autres) y auraient expédié reporters et tout le matériel nécessaire. C’est vrai que le scénario relaté par l’évangéliste aurait mérité un Oscar. Résumons…

   On est à Jérusalem, dans l’année 753 après la fondation de Rome, « la » puissance qui régit pratiquement tout le monde méditerranéen. Hérode Ier, roi de Judée, est sous la tutelle romaine, et il a organisé un recensement pour connaître l’état de sa population – ce qui est important financièrement parlant.

   A partir de là, le scénario est connu. Il n’y a pas à l’époque de « RBnB » ni de « Booking », et le charpentier Joseph, venu de Nazareth se mettre en règle avec l’administration, doit se rendre à l’évidence : pas de logement pour lui et sa femme Marie, qui est sur le point d’accoucher. Là, Hollywood trouve tous les éléments d’un film qui a bouleversé le monde : Joseph et Marie se réfugient dans une bergerie, un garçon arrive, les anges sont là pour célébrer la venue de celui qui se trouve être le Messie…

   Le « Jerusalem Post » de l’époque a raté le scoop. C’est dommage parce que, quelques jours plus tard, trois personnages imposants venus d’Orient – c’est vague, mais, enfin, à l’époque la cartographie n’était pas très précise – vont se présenter chez le roi Hérode. Le « reporter » Matthieu explique qu’ils demandent où se trouve le « roi des Juifs » qui, ont-ils appris, vient de naître. Et c’est une étoile (leur GPS) qui les a guidés jusque-là.

   Hérode se méfie et, malin, leur dit d’aller vers Bethléem, de se renseigner et, s’ils le trouvent, de venir lui rendre compte. Coup de chance, le GPS fonctionna, et l’étoile s’arrêta juste au-dessus de ce qui est devenu, de nos jours, une « crèche », avec Jéus, Marie, Joseph, l’âne et le bœuf…. Aujourd’hui, les Rois ne reconnaîtraient plus le lieu, puisqu’à la place s’élève une « Basilique de la Nativité ».

   Bref, puisqu’ils étaient venus honorer un « roi », ils avaient prévu, nous dit toujours Matthieu, de l’or, de l’encens et de la myrrhe, ce qu’au niveau des symboles, on pouvait alors présenter de mieux. On n’a jamais su ce qu’en ont fait Joseph et Marie. Une chose est certaine : contrairement aux pratiques actuelles, ils n’ont pas revendu ces cadeaux sur « LeBoncoin »…

   Par contre, on ne sait pas ce qu’il est advenu, par la suite, de Melchior, Gaspard et Balthazar, puisque c’est ainsi que sont nommés nos « Rois mages », selon la tradition plus que d’après une certitude historique – d’ailleurs, les autres évangélistes, Marc, Luc et Jean n’en parlent pas, ayant raté le « scoop »

   Deux mille ans plus tard, les Rois sont surtout les vedettes (involontaires) vénérées par les pâtissiers. A l’occasion de l’Epiphanie, on a en effet l’habitude de déguster des « galettes » – soixante millions en France, dit-on – chaque région ayant sa tradition pour la recette. Les Rois ont donc réussi, à leur manière, un superbe tour de « magie »… 

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