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Emoji

PR) – « Petite image utilisée dans un message électronique pour exprimer une émotion, représenter un personnage, une action », nous dit le Robert. Mais pourquoi s’y intéresser cette semaine ? Tout simplement parce que ce mercredi 17 juillet est la « Journée mondiale des émojis » ou, encore, des « émoticones ». D’après certaines études, il y aurait jusqu’à six milliards d’« émojis » envoyés chaque jour – il y a vraiment des chercheurs qui ont du temps à perdre

Dès qu’il a commencé à « dessiner » sur les murs de ses cavernes, Homo Sapiens a certainement cherché à vouloir dire quelque chose à ceux qui seraient susceptibles de lui rendre visite… Dans un ouvrage très sérieux (c’est sûr !) de la Société préhistorique française, André Leroi-Gourhan consacre des pages et des pages au « Symbolisme des grands signes dans l’art pariétal paléolithique ». Les « émojis » de l’époque avaient non seulement de l’allure, mais aussi une signification qui sautait aux yeux, du moins de leurs contemporains…

Au long des millénaires et des siècles suivants, les artistes de toutes les cultures ont cherché à utiliser des expressions assez simples pour que ceux qui contemplaient leur œuvre comprennent tout de suite qui était quoi, qui ressentait quoi et ce qu’il voulait exprimer. Après tout, les signes du zodiaque astral que l’on retrouve dans toutes nos cathédrales – en général sur des tympans du Jugement dernier, comme celui de la magnifique cathédrale Saint-Lazare d’Autun – ne sont-ils pas des sortes d’émojis avertissant le bon peuple, souvent illettré, de ce qui l’attendait si…

L’ancêtre des émojis contemporains est, dit-on, le « smiley » que nous connaissons tous :  . Ce petit rond souriant, a étéinventé en 1963 par Harvey Ball, graphiste américain ; il l’avait dessiné en 1963 pour le compte d’une compagnie d’assurances cherchant à redonner le moral à ses clients. Il n’aurait touché que 45 dollars pour ce premier émoji, qui a pourtant fait le tour du monde des milliards de fois.

Avant lui, le plus beau des « smiley » n’avait-il pas été réalisé par Léonard de Vinci ? Sa « Joconde » a en effet été utilisée à profusion, et son sourire est devenu le plus beau des émojis !

Avec l’arrivée des messages électroniques en tout genre, le nombre, la forme de ces drôles de petits symboles n’a cessé de croître. Au point que le Consortium Unicode, qui s’efforce de mettre de l’ordre dans tout l’univers d’Internet, a réuni tous les organismes de standardisation ainsi que les responsables des grands pays créateurs, au premier rang desquels les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne, pour définir des standards : ils sont aujourd’hui adoptés par tous les systèmes utilisateurs.

On trouve de tout, et les chercheurs s’efforcent de décrypter les utilisations en fonction de l’âge, du sexe, de la condition sociale, de l’origine ethnique de ceux qui en parsèment leurs messages. Bien évidemment, l’aspect commercial n’est jamais loin, et il a été démontré que des firmes de produits de beauté ont demandé à leurs « influenceuses » d’utiliser des couleurs en harmonie avec leurs marques…

Sur les réseaux (dits) sociaux, les partis politiques eux-mêmes mettent en avant des émojis en rapport avec leur idéologie ; ainsi, ceux qui sont plutôt à gauche, vont utiliser des bras d’honneur pour symboliser leur lutte et leurs revendications, tandis qu’à droite on trouvera des drapeaux français, et des grenouilles pour les écolos…


Quant à moi, si j’ai un émoji à utiliser en ce 17 juillet 2024, c’est bien celui-ci, qui me concerne tout particulièrement…


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