Olympisme
PR) – « Ensemble des événements liés à l’organisation des Jeux olympiques, état d’esprit, règles, statuts qui régissent les Jeux ». Le Robert définit bien ce qui va se passer à Paris et dans d’autres régions de la République française à partir du jeudi 26 juillet : l’organisation a été mise sur pied il y a quelques années déjà ; l’état d’esprit dépendra de moult facteurs ; pour les règles et les statuts, les « pontes » du Comité international olympique sont rodés. Alors, il n’y a plus qu’à dire « que la fête commence » !
Depuis que le baron Pierre (de Coubertin) a ressuscité, en 1896, les confrontations sportives baptisées « Jeux Olympiques », en référence aux Jeux organisés à partir de 776 avant notre ère à Olympie, qui réunissaient des « sportifs » venus de toute la Grèce, le monde a donc les yeux tournés, tous les quatre ans, vers la ville et le pays choisis pour organiser ces « festivités ».
Pour ceux qui débarqueraient d’un monastère particulièrement reculé, coupé de toute information, on doit rappeler que c’est Paris qui est en charge, comme en 1900 et 1924, de l’événement. On ne sait plus très bien comment on peut qualifier ce qui est tout d’abord des compétitions sportives, mais est également devenu un gigantesque « spectacle » se déroulant pendant dix-huit jours sur 39 sites olympiques, avec plus de 11'500 participants de 206 délégations, sous les yeux de centaines de millions de personnes, qu’ils soient spectateurs ou téléspectateurs…
Question : ce « slogan » du baron Pierre de Coubertin, qui aurait déclaré que « l’essentiel est de participer » est-il toujours d’actualité ? D’ailleurs, ce principe était-il aussi en vigueur dans la Grèce antique ? Si l’on en croit un universitaire genevois, il n’avait aucun sens dans le monde antique. Les concours avaient lieu lors de cérémonies religieuses, et le seul vainqueur était le dieu, il fallait donc tout faire pour l’honorer, et tant pis pour les perdants !
Alors, aujourd’hui ? Toutes les interviews que l’on peut lire ou entendre montrent bien que les participants à ces Jeux olympiques de Paris – comme ce fut le cas lors de toutes les olympiades précédentes, ne viennent pas pour faire de la figuration, mais bel et bien pour essayer de décrocher une médaille, et si possible celle en or !
Il y aura peut-être des renoncements, mais ce sera essentiellement pour des raisons médicales. Même chose pour les JO politiques, où l’on vient de voir un tenant du titre renoncer parce qu’il a, au bout du compte, dû admettre que, vraiment, il n’était plus en forme. C’est ainsi que Joe Biden vient, comme on dit dans le monde de la boxe, de « jeter l’éponge » et qu’il va falloir lui trouver une ou un remplaçant – dure loi de ce sport particulier, la politique…
Il y a un aspect de l’olympisme qui, hélas ! relève du vœu pieux, c’est celui de la « trêve olympique ». En fait, dans la Grèce antique, il s’agissait pour les cités qui étaient rivales et se faisaient la guerre, de laisser les athlètes gagner Olympe sans être arrêtés voire attaqués. On a espéré, à de nombreuses reprises, pouvoir faire cesser le feu pendant les Jeux. Après Barcelone en 1992, un Comité international pour la trêve olympique (CITO) a même été créé sans beaucoup de résultat jusqu’ici. En novembre 2023, une résolution (non contraignante) demandant une trêve pendant les JO de Paris a été adoptée à l’Assemblée générale de l’ONU par 118 pays. Est-il nécessaire de préciser qu’Israël a voté pour et que la Russie s’est abstenue ?
Question de prestige, la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris aura lieu à l’issue d’une grande parade nautique sur la Seine. Je suis certain qu’il y aura des mauvais esprits pour dire qu’une fois de plus, l’olympisme a été mené en bateau…