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Vin

(PR) – « Boisson alcoolisée provenant de la fermentation du raisin », nous disent les dictionnaires de référence. Je dois avouer être surpris – et celles et ceux qui me connaissent le seront sans doute aussi… – de ne pas encore avoir traité ce « mot ». Alors pourquoi aujourd’hui ? Tout simplement parce que l’on va célébrer cette semaine le centenaire de l’Office international de la vigne et du vin. Où cela ? Mais à Dijon, évidemment, la capitale de la Bourgogne !


  Depuis combien de temps l’homme fait-il du vin ? Il semblerait que, du côté du Caucase, et ceci quelques millénaires avant notre ère – comme on dit maintenant, donc avant J.-C. …– on ait laissé macérer le jus de raisin afin de pouvoir, ensuite, mieux le conserver. Il y avait même, certainement, des utilisations médicinales de ce breuvage. La légende biblique fait même de Noé le premier « viticulteur », puisqu’après avoir échoué son arche sur le Mont Ararat, il aurait planté des ceps de vigne qu’il avait mis de côté avec toutes les espèces qu’il avait sauvées du Déluge !

   A partir de là, la vigne et donc le vin vont essaimer dans tout le Moyen et Proche-Orient. Les Grecs, puis les Etrusques, puis les Romains ne manquèrent pas d’implanter des vignobles chaque fois qu’ils occupaient une « colonie » dans l’espace méditerranéen. Une fois que César eut mis la main sur l’essentiel de la Gaule, et au fur et à mesure que le christianisme allait se développer dans les pays « romanisés », la vigne et donc le vin devinrent progressivement incontournables, même s’ils étaient, tout d’abord, réservés à une certaine élite.

   Les ordres monastiques, qui ont organisé l’Europe à leur manière dès « l’An Mil », ont joué un grand rôle dans l’amélioration des cépages. Par exemple, en Bourgogne, ce sont les moines de Citeaux qui ont favorisé l’implantation du pinot noir. Son monopole a été ensuite imposé par les Ducs, et cela a ainsi fait, au fil des siècles, la réputation du vignoble de la Côte-d’Or. On trouve d’autres exemples similaires, en Champagne notamment. Les économies qui se sont greffées sur le monde viticole ont progressivement imposé leur personnalité sur les régions concernées.

   C’est une des manières de prouver que le vin imprègne – si l’on peut dire… – notre civilisation depuis des siècles. Il existe, d’abord, les vins les plus nobles, dont les appellations sont souvent associées à des « châteaux » - le Bordelais en est l’exemple le plus célèbre.

  Mais il y a aussi le « picrate », le « gros rouge qui tache », le blanc « qui raye les vitres », ces vins que l’on fournissait aux soldats qui sortaient des tranchés entre 1914 et 1918 pour leur donner du courage et essayer de leur faire oublier, un moment, l’horreur qui les attendait…

   Les huit pays (France, Espagne, Italie, Hongrie, Grèce, Portugal, Tunisie et Luxembourg) qui fondèrent en novembre 1924 l’Office international du vin, avaient pour but de « réprimer la fraude et protéger les appellations d’origine » afin de « faire ressortir les qualités hygiéniques du vin ».

   Cent ans plus tard, les buts sont toujours les mêmes. Ce sont désormais cinquante Etats membres qui vont célébrer « l’année internationale de la vigne et du vin ». L’événement aura lieu cette semaine dans le tout nouveau siège de l’Office, installé à Dijon dans un splendide hôtel du XVIIe siècle, édifié par Jean Bouchu, le premier président du Parlement de Bourgogne d’alors – il aurait dû s’appeler « Bouchon »

   Dans son « Dictionnaire universel », à la même époque, Antoine Furetière disait déjà que « le vin réjouit le cœur de l’homme ». C’est le moment d’ajouter que, tout le monde le sait, « in vino veritas » !

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