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Arbre

(PR) – « Grand végétal dont la fibre ligneuse se ramifie à partir d’une certaine hauteur au-dessus du sol ». La définition du Robert est tout à fait générale, même si elle manque de poésie vis-à-vis de ces « êtres » (les arbres sont bien vivants, ce sont donc des êtres, non ?) qui nous entourent  et qui sont si importants pour notre vie. Au point qu’ils deviennent parfois les prétextes de conflits entre intérêts divergents. Vouloir en supprimer quelques uns peut amener à des situations belliqueuses...


   Le dernier exemple en date, qui m’a inspiré ce « mot » ( à vrai dire il y a longtemps que j’en cherchais l’occasion...) est cet événement qui s’est produit ce week-end dans le sud-ouest de la France. Pour construire une nouvelle autoroute entre Toulouse et Castres, il faut, entre autres, supprimer des dizaines de platanes et autres espèces d’arbres. L’un des opposants les plus déterminés avait entrepris une grève de la faim – et même de la soif – en se perchant sur un arbre devant un ministère en plein Paris. Il n’y avait pas que les arbres pour justifier à ses yeux son combat, mais c’en était le symbole…

  Cela m’a rappelé le conflit que nous avions connu, en 2003, à l’aéroport de Genève. Pour des raisons de sécurité aérienne, il fallait abattre quelques arbres dans la « Forêt de Ferney » dont certains disaient qu’ils avaient été plantés par Voltaire ! Des « acrobranchistes » avaient occupé un certain temps les feuillus, mais ils avaient renoncé faute de soutien, et Voltaire ne nous en a pas voulu...

  Alors, l’arbre est donc bien présent dans notre vie. Ne parle-t-on pas, par exemple, d’arbre « généalogique » pour bien nous rappeler que nous ne sommes pas venus par hasard sur cette Terre, mais que nos ancêtres sont (plus ou moins bien) répertoriés ? Pour pousser à l’extrême cet « arbre », certains diront qu’il remonte jusqu’à Adam et Eve, et que c’est justement sur un arbre que la première dame a cueilli la pomme qui nous a condamnés…

   Depuis, les arbres ont accompagné les bipèdes humanoïdes dès qu’ils ont commencé à s’organiser pour vivre en communauté. Une fois qu’il a eu apprivoisé le feu, Homo sapiens  a eu besoin d’utiliser le bois – d’arbre bien sûr – pour se chauffer, cuire sa nourriture, puis s’abriter et vivre dans des habitations de plus en plus sophistiquées.

  L’arbre a été, pendant des siècles, le fournisseur indispensable à la vie quotidienne, privée ou sociale, de millions et de millions d’êtres humains. Même pour la fabrication des outils ou armes métalliques, il fallait du bois – donc des arbres – pour transformer du minerai en métal. La navigation demandait, elle aussi, qu’on ait à disposition des arbres qui pourraient fournir de quoi « armer » des navires de plus en plus importants. Depuis les premières pirogues jusqu’à la magnifique « Hermione », combien d’arbres auront été utilisés ?

   Et puis, l’arbre a même été utile pour la découverte scientifique. Ne dit-on pas que c’est sous un pommier (encore…) que Newton a eu la révélation du phénomène de la gravitation ? Toute la physique moderne aurait donc été « inventée » grâce à un « grand végétal à la fibre ligneuse »… C’est sous le même type d’« être vivant » que Saint-Louis, dit-on, rendait la justice. De nos jours, on se dit qu’effectivement il faudrait conserver le plus possible des « arbres de justice », mais aussi des « arbres à palabre » comme en Afrique…

  Comment mieux conclure ces quelques réflexions qu’avec Georges Brassens, lui qui chantait à juste titre...

« Auprès de mon arbre, je vivais heureux,

J’aurais jamais dû m’éloigner

 d’mon arbre... »

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