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Chocolat

(PR) – « Substance alimentaire (pâte solidifiée) faite de cacao broyé avec du sucre, de la vanille, etc. », c’est ainsi que le Robert définit ce que le Larousse qualifie, pour sa part, de « produit » – mais avec les mêmes caractéristiques. Les deux dictionnaires s’accordent ensuite pour évoquer les « bonbons, tablettes » que l’on peut réaliser (entre autres) avec du « chocolat » et qui vont être beaucoup consommés ces prochains jours. Noël et Pâques, deux fêtes qui réjouissent les enfants – mais aussi les chocolatiers


  Tout comme les pommes de terre, les tomates et le maïs (pour ne parler que de ces éléments devenus si importants dans notre quotidien) le chocolat a fait apparition dans la vie européenne dans les années qui ont suivi la « découverte » du continent (qui n’était pas encore « américain ») par Christophe Colomb, officiellement en 1492.

  Deux siècles plus tard, dans son « Dictionnaire universel », l’ami Antoine Furetière avait déjà les renseignements permettant d’en savoir plus : « Confection ou meslange de drogues dont on fait un breuvage, & même un remede, qui nous est venu des Espagnols, qui l'ont apporté des Mexicains… Sa base ou principale drogue est le cacao, fruit d'un arbre du même nom ».

   Il faut dire qu’au XVIIe siècle, le « chocolat », plutôt consommé sous forme de breuvage, était réservé à l’élite, donc aux cours royales. A Versailles, il était très apprécié, on lui prêtait même des vertus thérapeutiques. En 1659, le cardinal Mazarin reconnut à un certain David Chaillou le monopole de la vente du chocolat en France – cela ne durera pas ! Quant à Madame de Sévigné, dans les « lettres » qu’elle envoyait à sa fille, elle disait du chocolat « qu’il vous flatte pour un temps, et puis il vous allume tout d’un coup une fièvre continue » – on ne se hasardera pas à penser qu’il pourrait s’agir des vertus aphrodisiaques prêtées parfois au « produit » issu du cacao…

   Le « chocolat » allait progressivement gagner les classes « populaires », au fur et à mesure que des procédés industriels  permettront d’abaisser les coûts de production. S’il semble établi que c’est un Anglais, Cadbury, qui a le premier produit des tablettes de chocolat noir, les Suisses se montrèrent vite entreprenants dans ce domaine avec Cailler, Suchard et Kohler. Ce dernier, dès 1830, eut même l’idée originale d’intégrer des noisettes dans son « produit » – depuis, les chocolatiers ont multiplié les mélanges et autres « incrustations », allant même jusqu’à mettre des petites parcelles d’or !

   Dans le même temps, grâce au Néerlandais Van Houten, le « chocolat » est devenu un breuvage familier, et les enfants de ma génération avaient droit à un bol lorsqu’ils rentraient de l’école pour les « quatre heures »

   Il ne faut pas sombrer dans la nostalgie, les industriels du domaine ne risquent pas de le faire ! Les chiffres d’affaires des dix première sociétés mondiales dépassant les 80 milliards de dollars, c’est un secteur qui compte. D’autant plus qu’il s’agit de tout un art : entre le moment où les « cabosses » contenant les « fèves » sont récoltées et celui où l’on dégustera une délicieuse bouchée devant le sapin et la crèche (mes deux derniers « mots »…) tout un processus long et précis doit se mettre en œuvre.

    Si les industriels ne sont pas trop à plaindre économiquement parlant, les petits producteurs des régions où l’on cultive les « cacaoyers » ne s’y retrouvaient pas toujours. Heureusement, des mouvements ont commencé à établir plus de justice dans les échanges commerciaux. Car, bien loin de nos festivités, tous ceux des pays grâce auxquels nous savourons ces délicatesses avaient l’impression, parfois sinon souvent, d’être « chocolats »….

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