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Français

(PR) – « Langue romane parlée principalement en France, Belgique, Suisse, au Canada (Québec), et comme seconde langue en Afrique, aux Caraïbes, etc. ». La définition de cet idiome qui est le nôtre prend d’autant plus d’importance qu’aujourd’hui va être inaugurée une « Cité de la langue française ». Pas n’importe où, mais à Villers-Cotterêts, là même où François 1er avait fait du « français » la langue officielle de son royaume. Une sorte de « baptême » pour cette langue que parlent plus de 300 millions de « francophones »


   C’est le 25 août 1539 que le roi, qui avait été couronné le 25 janvier 1515 (une année que tous les écoliers connaissent pour la victoire de… Marignan, bien sûr) signa une ordonnance juridique volumineuse et traitant de nombreux sujets fort variés, mais dont les articles 110 et 111 (sur 192) allaient définitivement faire de la langue parlée alors essentiellement en Ile-de-France celle dans laquelle tous les actes officiels devaient désormais être écrits.

   Jusque-là, le latin était, en fait, la langue de référence, mais cela n’avait rien d’officiel. Il faut dire que, dans la plupart des régions, c’était la langue locale qui était utilisée dans la pratique quotidienne. Pour toutes les procédures dites aujourd’hui « administratives », c’était donc compliqué.

   C’est la raison pour laquelle, dans l’ordonnance de Villers-Cotterêts, il est précisé que les arrêts devront être rédigés « si clairement pour qu’ils ne donnent lieu à aucune ambiguïté ou demande d’interprétation ». François 1er indiquait que, pour y parvenir, il fallait utiliser le « langage maternel françoys ».

   Voilà une sentence que l’on devrait faire apprendre par cœur à toutes celles et tous ceux qui rédigent de nos jours le galimatias sévissant dans le moindre règlement administratif… Il y a quelques décennies que les gouvernements ne cessent de promettre que cela irait mieux… demain ! Il y a même eu un « Secrétariat d’Etat à la réforme et à la simplification », mais inutile d’essayer de dresser son bilan…

   Pour en revenir à la « Cité de la langue française » qui va voir le jour aujourd’hui, elle me fait penser que, sous les Républiques comme sous la royauté, le « souverain » aime à laisser sa marque dans le domaine culturel. Georges Pompidou avait initié le centre qui porte son nom ; Valéry Giscard d’Estaing était à l’origine de la transformation de la gare d’Orsay en un magnifique musée ; François Mitterrand, passionné de livres, a laissé une « très grande bibliothèque » ; Jacques Chirac – dont certains malintentionnés voulaient faire un ignare – a donné une place originale aux « arts premiers ». Je n’ai pas trouvé trace de réalisations sous les magistratures de Nicolas Sarkozy et François Hollande (ils n’ont certainement pas eu le temps d’y penser…).

  Emmanuel Macron a donc choisi, lui, de célébrer la langue française en lui consacrant le château où le souverain du seizième siècle, très attaché aux arts, lui avait donné officiellement la place qui est la sienne aujourd’hui encore, et pas seulement dans notre pays. Nos cousins du Québec en sont d’ardents défenseurs – souvent mieux que nous.

   L’universalité du français a trouvé tout récemment une récompense méritée avec l’élection du Libanais Amin Maalouf comme secrétaire perpétuel de l’Académie française. Yves Duteil, lui, n’est pas académicien, mais il avait su traduire ce que nous devons au français dans sa superbe chanson « La langue de chez nous… »

« C'est une langue belle à qui sait la défendre

Elle offre les trésors de richesses infinies

Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre

Et la force qu'il faut pour vivre en harmonie »

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