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Marianne

(PR) – « Allégorie de la République française, figure sur de nombreux timbres-poste modernes français » : une définition qui nous permet de saluer la mise en service, aujourd’hui, de ce petit bout de papier qui servira à « affranchir » tous les envois postaux de moins de 20 grammes. Alors que l’on observe, dans tous les pays, une raréfaction du trafic postal, La Poste française entend donc maintenir une tradition remontant à 1944 quant à la présence du symbole de la République sur les timbres les plus utilisés…


   Il n’a jamais été décidé, dans l’une quelconque des instances ayant dirigé la France juste après la Révolution de 1789, qui furent nombreuses et variées, quelle serait la représentation symbolisant la « nation » ; c’était en effet la notion qui devait remplacer celle de la monarchie où, là, il suffisait de mettre sur les pièces de monnaie le profil du souverain, comme on le faisait d’ailleurs depuis l’époque romaine.

   Mais alors, Marianne, avant qu’on la représente sur les timbres, qui donc pouvait-elle être ? Rassurons toutes celles et tous ceux qui se posent des questions existentielles à ce sujet, il semblerait que ce soit le hasard qui ait amené progressivement les « républicains » à adopter à partir de 1792 ce prénom pour symboliser l’ordre nouveau qu’ils voulaient établir.

   Le hasard en question pourrait avoir une explication, si l’on en croit le poète Frédéric Mistral : Marie et Anne étaient deux prénoms très représentés à l’époque, puisqu’il s’agissait de la mère de Jésus (Marie) et celle de sa propre mère (Anne). En unissant les deux, on symbolisait la naissance d’une ère nouvelle. Les contre-révolutionnaires auraient, pour leur part, désigné cette République qu’ils haïssaient avec un prénom très courant dans la paysannerie…

  Il y a certainement du vrai dans toutes ces interprétations. Toujours est-il que, progressivement, Marianne va devenir le symbole de la République – une fois les périodes napoléonienne et de la Restauration passées. On commencera par l’utiliser dans les sceaux des papiers officiels, puis on fera réaliser des bustes qui se retrouveront dans presque toutes les mairies. Ce sera surtout généralisé après la chute de Napoléon III en 1870. On verra alors des représentations inspirées de la toile de Delacroix, « La Liberté guidant le peuple », où celle qui n’est pas baptisée Marianne a cependant tout ce qu’il faut pour représenter la République triomphante…

   Les bustes en question s’inspirèrent, bien plus tard, de « silhouettes » connues par le biais du cinéma : Brigitte Bardot, Mireille Mathieu, Catherine Deneuve – pour ne citer qu’elles – eurent donc le droit de représenter la République.

   En ce qui concerne les timbres, c’est à partir de 1944 que les PTT – l’appellation d’alors – mirent en service ces vignettes toutes simples qui avaient un avantage : elles ne portaient pas d’indice tarifaire, et les petits malins qui voyaient venir une hausse du prix du timbre en mettaient de côté, elles restaient utilisables…

   Le nouveau timbre « Marianne » qui sera disponible aujourd’hui est de couleur verte – priorité à l‘écologie. Lors de sa présentation au président Macron, l’affiche avait été ornée d’une cocarde tricolore. Mais il y avait eu maldonne : c’était une cocarde… britannique !

   En évoquant Marianne, comment ne pas penser à la belle chanson que lui a dédiée Michel Delpech..

« Elle est née dans le Paris 1790Comme une rose épanouie au jardin des fleurs de lys

Dieu, mais que Marianne était jolieQuand elle marchait dans les rues de Paris

En chantant à pleine voix

« Ça ira, ça ira, toute la vie »

  

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