top of page

Otage

(PR) – « Personne dont on s’empare et que l’on utilise comme moyen de pression contre quelqu’un, contre un Etat, pour l’amener à céder à des exigences » ; c’est la définition que donne le Larousse pour celles et ceux qui, depuis le 7 octobre dernier, sont aux mains des terroristes du Hamas, et qui commencent à être libérés. Si les prises d’otages ont été fort courantes dans l’Histoire, celle que nous voyons se dérouler en ce moment est certainement l’une des plus spectaculaires.


    Lors de l’Antiquité déjà, il n’était pas rare que certains combattants vaincus soient retenus pour servir d’« otages », comme ce fut le cas pour des Spartiates que les Athéniens ne relâchèrent qu’une fois certains que leurs adversaires ne chercheraient pas à augmenter leurs forces.

   Plus tard, ce fut très souvent pour des motifs pécuniers qu’une personnalité faite prisonnier devenait un otage : il fallait qu’une rançon fut versée pour qu’il soit libéré. Ce ‘est pas pour rien que l’on a très vite parlé de « monnaie d’échange »….

   Il y eut des « otages » qui acquirent leur célébrité pour des motifs plus nobles : ce fut le cas des « bourgeois de Calais » qui, en 1347, se livrèrent au roi Edouard III d’Angleterre, en chemise et la corde au cou, pour que s’achève le siège de leur ville en pleine guerre de Cent ans. L’épisode n’est pas totalement vérifié, mais ces « otages » d’un genre particulier, furent toutefois glorifiés à jamais par un magnifique groupe statuaire en bronze d’Auguste Rodin.

   Un souverain français connut le statut d’otage, à savoir François Ier, fait prisonnier après une défaite à Pavie, en février 1525, dans sa lutte contre la Maison de Habsbourg. Sa condition fit qu’il fut quand même traité avec des honneurs que bien des otages futurs auraient envié : sa dernière « geôle » fut l’Alcazar de Madrid, où la sœur de Charles Quint, Eléonore de Habsbourg, finit par tomber amoureuse de lui. En 1526, après avoir accepté de renoncer à ses rêves de conquête et signé le traité de Madrid, il fut libéré, mais ses deux fils aînés le remplacèrent comme « otages » – plus ou moins volontaires !

   Lors de conflits récents, il y eut des « otages » qui n’eurent pas cette chance. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’occupant nazi n’hésita pas, dans nombre de pays, à prendre des « otages » lorsque des résistants s’attaquaient à ses soldats. Et c’est parfois par cinquante ou cent qu’ils furent fusillés…

   Il y eut d’autres « otages » devenus « célèbres » bien malgré eux, pris au cœur de conflit géopolitiques. Ce fut le cas des cinquante-deux diplomates américains retenus, en 1979, par des « étudiants » iraniens dans l’ambassade de leur pays à Téhéran pendant quatre cent quarante-quatre jours – jusqu’au jour de l’investiture de Ronald Reagan qui succédait à Jimmy Carter.

    Les journalistes font partie des cibles préférées des preneurs d’otages en tout genre. La longue guerre civile libanaise, notamment, connut plusieurs enlèvements dont certains se sont mal terminés. D’autres régions ont connu des conflits où mes confrères sont très exposés, comme l’Afghanistan ou le Sahel.

    On peut d’ailleurs, faire le reproche à certains, comme à des politiciens d’ailleurs, d’utiliser le terme « otages » d’une manière largement exagérée ; par exemple lorsque des passagers sont « pris en otages » par des grévistes des transports….

    Une fois de plus, je laisserai le mot de la fin à Georges Brassens pour ces vers de sa chanson « Don Juan »


« Gloire à ce soldat qui jeta son fusil

Plutôt que d’achever l’otage à sa merci ! »

bottom of page