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Père Noël

(PR) – « Personnage légendaire lié à la fête de Noël, dont les racines remontent possiblement à des croyances antiques ». Les dictionnaires ne sont pas très bavards concernant celui dont les petits enfants – dans notre monde occidental au moins – attendent ce matinqu’il leur apporte des cadeaux, en ce jour de fête importante pour la chrétienté (la naissance de Jésus) ; mais c’est également un jour qui « compte » pour beaucoup de commerçants : ils ont des raisons, eux, de croire vraiment au « Père Noël »


   Dans un « mot » de 2020, j’avais eu l’occasion de rappeler que la célébration de Noël s’était appuyée sur la tradition des « saturnales » qui, dans l’Antiquité grecque puis romaine, marquaient le passage du solstice d’hiver, donc des journées qui allaient devenir plus longues, la renaissance de la vie. On s’offrait alors des cadeaux. Il y a même eu des « Rois mages » qui le firent quelques jours après la naissance du « petit Jésus » dans la crèche de Bethléem ; notre ère commençait avec de l’or, de l’encens et de la myrrhe…

   Il n’existait pas, alors, de « Père Noël » avec sa houppelande rouge ! Essayons de voir comment il est arrivé jusqu’à nous… Dans le monde catholique, émergea au début du Moyen-Âge un certain Saint-Nicolas. Cet évêque du IIIe siècle en Anatolie ne devait certainement pas imaginer qu’il deviendrait un jour adoré par les enfants ! On résume : vers le Xe siècle, une relique de ce saint parvint en Lorraine ; on édifia une basilique et il devint le patron de cette région.

   La légende qui s’en suivit est connue : trois enfants qui étaient partis glaner dans les champs, furent exterminés par un boucher et plongés dans un saloir. Saint Nicolas, qui passait par là sur son âne, découvrit l’horrible tragédie. Il ressuscita les gamins, et embarqua le criminel, qui devint le « père fouettard ». A partir de là, notre bon Nicolas sera le protecteur des enfants auxquels – s’ils avaient été sages, bien sûr – il distribuait des friandises !

  En tant qu’évêque, il avait un parement violet qui devint progressivement rouge – couleur normalement réservée aux cardinaux – et qui allait expliquer (en partie) la couleur si caractéristique de tous les « pères Noëls » d’aujourd’hui.

   Jusqu’au milieu du XIXe siècle, on commémorait donc la « Saint-Nicolas » le 19 décembre ; les pays protestants, eux, ne célébrant pas les saints donnèrent à Jésus le rôle de récompenser les enfants sages à l’occasion de sa venue sur Terre. Le brave Nicolas se transforma progressivement en ce bonhomme que nous connaissons tous, qui œuvre entre les 24 et 25 décembre.

   Ensuite, dans la deuxième partie du XIXe siècle, en Angleterre puis aux Etats-Unis, la fête « commerciale » de Noël prit le relais. « Father Christmas » ou encore « Santa Claus » devinrent ainsi les distributeurs de cadeaux que chérissent les enfants – mais aussi, sinon surtout, les marchands de jouets !

   Sur notre Vieux Continent, le « débarquement » du gentil barbu en rouge se fit plus tard ; la vague principale eut lieu après la Seconde Guerre mondiale, qui apporta, avec le plan Marshall une certaine boisson gazeuse qui sut très bien utiliser son image… Un pays a également très bien récupéré le phénomène, c’est la Finlande qui a fait de la ville de Rovaniemi la « capitale du Père Noël », où il a tout le loisir de préparer ses rennes !

   A notre époque où #metoo fait référence, on peut se demander pourquoi il n’y a pas de « Mère Noël » ? Il y a eu, certes, des tentatives cinématographiques ou commerciales. Elles n’ont jamais su remplacer ce que Tino Rossi chantait après son immortel « Petit Papa Noël » :


« Maman, la plus belle du monde ».

Quel enfant ne serait pas d’accord, surtout au matin de Noël ?

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