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Professeur

(PR) – « Personne qui enseigne une discipline, un art, une technique, d’une manière habituelle », voilà une définition du Robert résumant simplement ce qui devrait être tout simple dans une vie simple et normale, mais, mais… tout n’est pas aussi simple qu’une définition, hélas ! L’assassinat d’un professeur, la semaine dernière, par un suspect de radicalisme islamiste, juste trois ans après un acte similaire, remet sur le devant de la scène médiatique une profession qui a été souvent décriée, et pourtant…


   Première remarque : nous avons toutes et tous eu au moins un « professeur » depuis que nous avons quitté l’école dite « maternelle » – mais à ma génération, la meilleure école du genre était en fait celle de notre «maman »… Il n’y avait pas, ensuite, des « professeurs des écoles », mais des « instituteurs », ces fameux « hussards noirs de la République » qui ont su dispenser un enseignement de base à toute une jeune population, et ce pendant des décennies.

   Avoir ensuite des « professeurs » était la preuve que l’on gravissait des échelons dans l’échelle de la vie – et pas seulement de la vie scolaire. A partir de là, bien évidemment, les souvenirs (et l’estimation qui nous en est restée) des « professeurs » ayant  jalonné notre parcours peuvent varier à l’infini. Nous avons ainsi tous connu des « profs » qui nous ont marqué et ont certainement influencé notre évolution (et réussite) professionnelle.

   Après ces remarques, une première constatation s’impose : les « professeurs » sont devenus au fil des temps de plus en plus des « professeures », ce qui témoigne d’une nécessaire évolution par rapport à la société en général. Cette constatation ne doit plus surprendre personne aujourd’hui, sauf … – promis, je ne parlerai plus des temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître !

   Autre changement, les « professeur.e.s » (j’utilise, un peu à contrecœur, l’écriture inclusive…) ne sont plus les élites intouchables de l’enseignement qu’ils ont pu être à une époque. Cela correspond à un changement dans la perception des rapports entre enseignants et enseignés – mais aussi, sinon surtout, avec les parents des dits enseignés, ce qui pose souvent des problèmes.

   Ces constatations générales n’ont, apparemment, aucun rapport avec les motivations qui ont pu conduire, à trois ans presque jour pour jour, à l’assassinat de deux « professeurs ». Et pourtant, les agressions des deux hommes de bien qu’ont décrit tous ceux qui les ont connus sont le symbole de ce que les extrémistes tenants d’un islam dévoyé essaient de nous imposer : supprimer tous ceux qui veulent enseigner la liberté aux jeunes.

   Samuel Paty, Dominique Bernard, deux noms qui devraient être inscrits au Panthéon de l’éducation… L’hommage qui leur est rendu ce lundi devrait amener à mieux cerner les dangers menaçant de nos jours les enseignants. Si la minute de silence qui réunira élèves, professeurs et personnels pouvait permettre une réflexion aboutissant à la paix dans les écoles, Samuel et Dominique ne seraient pas morts pour rien…

   On peut, hélas, craindre que, comme avec ce qui se passe actuellement au Proche-Orient, il ne soit pas possible d’assurer une « sécurité totale », aboutir à un « risque zéro » permettant à la paix de s’instaurer partout, dans les écoles comme sur la terre d’Abraham. Il y aura toujours des hommes (et des femmes aussi) pour ignorer ce que disait Albert Camus : « La paix est la seule bataille qui vaille d’être menée »… En recevant le prix Nobel de littérature, il avait écrit une lettre émouvante à son instituteur pour le remercier. Samuel et Dominique la méritent aussi…

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