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Sapin

(PR) – « Arbre résineux (conifère) à tronc droit, à branches inclinées et à feuilles (aiguilles) persistantes ». C’est la définition du Robert, qui précise toutefois « on le décore pour Noël ». Nous y voilà : après avoir préparé votre « crèche » – le « mot » de la semaine dernière – vous allez maintenant vous atteler à choisir, puis à orner cet « arbre » sans lequel Noël ne serait pas tout à fait Noël. Même si, comme c’est dans l’air du temps, il se trouve des « verts » plus verts que lui pour contester qu’il soit là…


  Le « sapin » a, depuis longtemps, bonne réputation. Notre ami Furetière ne disait-il pas, dans son « Dictionnaire universel » de 1690, qu’il s’agit d’un « Arbre qui croist fort haut & fort droit, sur tout dans les montagnes, qui est fort sec & leger. » Il ajoutait, pour renforcer ses qualités : « C'est de sa resine qu'on fait la poix. La plus-part des masts se font de sapin. Le sapin est bon à bastir, pourveu qu'il ne soit point enfermé, & couvert de plastre. On debite le sapin en bois de sciage equarri, & en planches de differente longueur & espaisseur. »

   Une chose est certaine : en consultant une encyclopédie, on voit que l’on trouve des sapins dans toutes les zones tempérées de l’hémisphère Nord. Il y en a ainsi en Amérique (dans les Rocheuses, au Canada, même au Guatemala), en Asie (Sibérie, Corée, même dans l’Himalaya), dans le Caucase, et, bien sûr dans les Alpes comme dans d’autres massifs européens. Ce ne sont que quelques exemples parmi les milliers d’espèces de ce qui nous semble, parfois, être un arbre « comme un autre »

   C’est loin d’être le cas. Le « sapin » a cette particularité de rester vert toute l’année. Il semblerait que, bien avant l’arrivée du christianisme, les civilisations germaniques en aient fait le symbole de la vie qui continue malgré les rudesses de l’hiver.

   Ce n’est que progressivement que le « sapin » est devenu l’arbre de Noël, là encore dans les pays germaniques en premier, ceci dès le XVe siècle. Il y en eut un érigé à Fribourg-en-Brisgau en 1419, à l’initiative de la confrérie des garçons-boulangers. Ceci explique qu’il ait été décoré de bretzels, de gaufrettes et de pommes…

   La coutume allait progressivement se répandre en Europe. Elle se manifestait d’abord à l’extérieur, sur l’initiative des corporations d’artisans qui voulaient ainsi démontrer leur importance. A l’intérieur, ce furent en premier les classes aisées qui commencèrent à en installer dans leur demeure. Ce ne devait pas être très pratiqué puisque, dans son encyclopédie de 1841, Littré, lointain successeur de Furetière, parle « d’une branche de sapin ou de houx diversement ornée, garnie surtout de bonbons et de joujoux pour donner aux enfants, qui s’en font une fête ».

   Depuis, on a souvent rivalisé pour savoir qui aurait le plus grand, le plus beau ; mais on a aussi assisté à des polémiques lorsque certains édiles municipaux ne voulaient pas – comme à Bordeaux – mettre un « arbre mort » sur une place. Si ces gens-là ont une un poêle ou cheminée, comment est le bois qui les chauffe…?

   En ce qui concerne les sapins que l’on met dans son salon, ils sont issus pour l’immense majorité de plantations où ils sont cultivés comme des poireaux, et où ils représentent un revenu appréciable dans des régions plutôt « pauvres » - comme mon cher Morvan.

Une connotation particulière du sapin ? Savez-vous pourquoi, lorsque quelqu’un est très malade, on se hasarde à dire que cela « sent le sapin » ? Parce que ce bois  était souvent employé pour fabriquer des cercueils…

     Cela ne nous empêchera pas de chanter

« Mon beau sapin, roi des forêts

Que j’aime ta verdure… »

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