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Baiser

(PR) – « Poser ses lèvres sur quelqu’un, quelque chose, en guise d’affection, d’amour, de respect », nous dit le Larousse, qui n’avait peut-être pas prévu que, ce jeudi 6 juillet, ce serait la « Journée internationale du baiser ». Certes, c’est une « célébration » qui, si elle a commencé il y a une trentaine d’années, n’a pas été officialisée par l’Organisation des nations unies. Elle mériterait pourtant bien de l’être !


   On ne sait pas depuis combien de temps « Homo Sapiens » se livre à ce genre d’exercice, mais on a vu que, chez nos cousins chimpanzés, par exemple, c’est une pratique courante. Alors, il n’y a pas de raison de se gêner !

   Les archéologues, qui s’intéressent à tout, ont retrouvé des allusions aux « baisers » dans des textes mésopotamiens datant de plus de deux mille ans avant notre ère. La Bible y fait également largement allusion, notamment dans le « Cantique des cantiques » dont on s’étonne d’ailleurs qu’il ne soit pas censuré par les défenseurs de la pruderie…

   L’un des premiers « baisers » a être passé à la postérité, est, justement, celui que Judas fit à Jésus le soir de la Cène. Cela amena ensuite à l’arrestation, la condamnation, la crucifixion, la résurrection… Bref, l’Histoire était en marche parce qu’un traître avait « posé ses lèvres » - comme le dit la définition, mais ce n’était pas en guise d’affection… Et le « baiser de Judas » a été repris moult fois dans l’Histoire.

   Il y a, heureusement, des manières plus agréables de pratiquer le « baiser ». Là on doit se tourner vers Nicolas Furetière qui, dans son « Dictionnaire universel » de 1690, nous explique tout à propos du « baiser » : « Donner un témoignage d'amitié, d'amour, de respect, d'humilité, par le même attouchement de la bouche. Les peres & meres doivent baiser leurs enfants au front, les amis se baisent à la jouë, & les amants à la bouche. On baise par civilité ceux qui vont à la campagne, ou qui en arrivent. ».

   Tout est donc dit (ou presque) de cette pratique qui varie selon les civilisations, ou même les régions ! Si l’on met de côté les Inuits qui se contentent de se frotter le bout du nez, il y a de tout : en Europe, selon les régions, on se fait deux, trois ou quatre « bises ».

   Si les hommes se font également la « bise », c’est moins fréquent tout de même. On se souvient toutefois de cette photo où l’on voit Leonid Brejnev embrasser à pleine bouche Erich Honecker, qui venait de lui remettre le titre de « héros de l’Allemagne de l’Est ». En 1986, le même dirigeant est-allemand récidivait avec Mikhail Gorbatchev, et trois ans plus tard le Mur s’effondrait !

   Le cinéma, dès ses débuts, a exploité les scènes de « baiser ». L’une des plus célèbres est celle de « Quai des Brumes », où Michèle Morgan dit « Embrassez-moi » à Jean Gabin qui venait lui dire « T’as de beaux yeux, tu sais »

    Mais la plus belle définition, finalement, on la doit à Jean Rostand dans « Cyrano de Bergerac », où Roxane sur son balcon a droit à une belle « tirade du baiser »

« Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ?


Un serment fait d’un peu plus près,              une promesse


Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,


Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer ;


C’est un secret qui prend la bouche             pour oreille,


Un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille,


Une communion ayant un goût de fleur,


Une façon d’un peu se respirer le cœur,


Et d’un peu se goûter,                                     au bord des lèvres, l’âme ! »

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