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Chaos

(PR) – « Confusion, désordre grave », c’est ainsi que le Robert définit la situation dans laquelle se trouve la France aujourd’hui. A tel point que Charles III a défait ses bagages alors qu’il devait venir en visite d’Etat en terre républicaine. J’avais d’ailleurs prévu de lui consacrer un « mot » – de Roy à Roi pourquoi pas ? Les circonstances en ont décidé autrement. Malgré tout, « God save the King » et, si le souverain britannique veut venir chez moi, je l’accueillerai volontiers : pas de « chaos » dans mon village…

En attendant, Charles a été prié, très diplomatiquement, de rester dans son palais de Buckingham plutôt que venir dîner dans celui de Versailles ; en cause le « chaos » provoqué par les descendants de ces « sans-culotte » qui avaient coupé la tête du pauvre Louis XVI, ainsi que celle de Marie-Antoinette – la « Lady Di » de l’époque – mais il vaut mieux ne pas trop remuer certains souvenirs…

On sait que le fils d’Elizabeth II est très intéressé par tout ce qui touche à l’environnement et à son histoire. En matière de « chaos », la mythologie grecque est assez simple : c’est à partir de là que le monde s’est formé. Une version du « big bang » à la sauce hellène, sans que l’on puisse la dater, bien sûr, mais on ne va pas s’arrêter à des détails de milliards d’année !

Ce qui est quand même sympathique, c’est qu’à partir du « chaos » originel vont surgir (entre autres) « Gaia », la Terre, « Ouranos », le ciel, « Ether », la lumière du jour mais, surtout « Eros », l’amour. Que demander de plus au « chaos » ?

Devant celui d’aujourd’hui, les Parisiens demandent surtout, eux, que leur « Ville Lumière » retrouve un peu de propreté, une fois débarrassée des milliers de tonnes de sacs poubelles qui embarrassent ses trottoirs. Et qui attirent des millions de surmulots, autant dit de rats. Pour ne rien vous cacher, après avoir envisagé de faire mon « mot » de cette semaine sur « roi », j’ai failli passer à « rat », mais j’ai finalement prudemment renoncé.

Dommage, finalement, car même l’ami Antoine Furetière, dans son « Dictionnaire universel » de 1690 traite par de nombreuses lignes ce « petit animal nuisible » auquel, dit-il « Esope a consacré une fable au rat de ville & de village ».

En ce qui concerne le « chaos », Furetière se contente de parler de « confusion, mélange de tous les élements, que les Poëtes ont feint avoir été de tout temps, avant que toutes les choses fussent rangées en l'ordre où elles sont. »

A peu près à la même époque, Pierre Corneille avait sa propre définition :

« Le monde est un chaos et son désordre excède

tout ce qu’on y voudrait apporter de remède ».

On prête à un autre grand homme (dans tous les sens du terme) une formule lapidaire : « Moi ou le chaos » ! C’est ce que Charles De Gaulle avait laissé entendre au moment des « événements » de mai 1968. Mais, au fait, c’est en mars que s’étaient produits les premières manifestations qui allaient justement mener au « chaos » de mai ! A Nanterre, un rouquin dénommé Daniel Cohn-Bendit commençait à faire parler de lui – je l’avais constaté « de visu ». « La chienlit, ça suffit ! », avait au bout d’un moment tonné le Général. Il avait quand même fallu un moment pour faire cesser le « chaos ». « Dany le Rouge », qui a (dit-on) ses entrées à l’Elysée, pourrait en connaissance de cause donner des conseils au successeur du « Grand ». Sait-on jamais…


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