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Débarquement

(PR) – « Opération militaire consistant à débarquer un corps expéditionnaire en territoire ennemi », nous dit  le Robert. Définition applicable à une opération dont on célèbrera demain le 79e anniversaire, à savoir le « D Day », le débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944. L’opération « Overlord », une épopée formidable qui n’a jamais été égalée. En ce moment, de l’autre côté de l’Europe (en Ukraine), on laisse entendre qu’un autre genre de» « débarquement »  est en train de se préparer…


   Il y a longtemps que l’on assiste à des « débarquements » dans le domaine militaire. L’un des premiers dont on ait gardé le souvenir, qui a marqué l’Histoire pour une autre raison, fut celui qui vit les Perses essayer, en 490 avant J.-C., de débarquer à Marathon, à quelques dizaines de kilomètres d’Athènes. Philippides fut le premier « marathonien » en allant annoncer que le débarquement avait échoué. Il n’eut pas de médaille d’or en débarquant à l’Aréopage – je vérifie, cette fois, l’orthographe…

   Quinze siècles plus tard, un autre « débarquement » allait changer, sinon le Monde tout au moins l’Europe, lorsque Guillaume, duc de Normandie, débarqua le 28 septembre 1066 à Pevensey, dans le Sussex. Il avait, dit-on, environ 600 bateaux et un peu plus de 7'000 hommes. Un mois plus tard, Guillaume remportera la victoire à Hastings, sera couronné roi d’Angleterre à Noël et devint donc « le Conquérant » !

   Il n’y avait pas, à l’époque, BFMTV ou d’autres chaines d’actualité pour diffuser en direct ces événements. Il y a quand même l’un des plus beaux témoignages que l’on puisse concevoir à propos d’une épopée militaire, avec la « Tapisserie de Bayeux » (en fait une broderie). Sur quelque soixante-dix mètres de long, on découvre un magnifique reportage – à ne pas manquer si vous allez dans cette région qui « vaut le détour »….

   Elle intéressait d’ailleurs le maréchal Rommel, qui s’était douté en 1944 que si les Alliés voulaient débarquer en France, ils le feraient en Normandie. Il disait même que le premier jour de l’assaut serait « le jour le plus long » . Il n’était plus là pour demander des droits d’auteur à Cornelius Ryan lorsque celui-ci sortit son livre sur le débarquement, en prélude à un film que l’on ne se lasse pas de voir et revoir (en ce qui me concerne du moins…)

    Les chiffres de cette opération sans précédent et sans réplique depuis donnent le tournis. On résume : plus de 700 navires de guerre, plus de 4'000 navires de transport avec 130'000 hommes à bord, plus de 10'000 avions dont certains largueront dans la nuit du 5 au 6 juin plus de 23'000 parachutistes… Et dès le 7 juin, des ports artificiels en béton seront installés au large d’Arromanches pour permettre un ravitaillement, primordial avant que les ports en eau profonde soient conquis… Tout cela sans ordinateurs, sans GPS !

   Depuis, il y a eu d’autres « débarquements ».  Avec des succès parfois plus que mitigés, comme en avril 1961 où une tentative américaine sur la « Baie des cochons » à Cuba se révéla une opération des plus foireuses, qui plomba les débuts de l’administration Kennedy.

   Le « débarquement » qui, en ce début de juin 2023, questionne le monde est celui que les forces ukrainiennes pourraient tenter sur les rives orientales du Dniepr indument occupées par Stalpoutine. En 1944, les Alliés avaient lancé une superbe opération de dissimulation baptisée « Fortitude » ( courage), pour tenter de leurrer les Allemands sur l’endroit de leur « débarquement ». Le courage, les Ukrainiens n’en manquent pas, espérons que leur « D Day » soit comme en 1944, un succès !

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