top of page

Lapin

(PR) – « Petit mammifère rongeur à grandes oreilles », nous dit sobrement le Robert, pré-cisant que « sa chair est comestible : civet de lapin, pâté de lapin ». Non seulement « mot de la semaine », le lapin est le « mot de l’année » pour les Chinois, qui célébraient hier le Nouvel-An lunaire dont l’animal représentatif issu de leur zodiaque est donc le « la-pin d’eau » – chaque signe est associé à l’un des éléments, bois, terre, feu, métal et eau. De quoi permettre pas mal de spéculations sur ce que pourrait être l’année 2023…

Spéculations mais, avant, des préoccu-pations sérieuses : traditionnellement, en effet, les Chinois profitent de cette occa-sion pour voyager et se retrouver en fa-mille ; mais, cette fois-ci, cela survient après trois années d’un blocus extrême-ment sévère imposé par la politique de « zéro covid ». On a vu que la levée bru-tale des contraintes de confinement a pro-voqué un renouveau de la contamination et, donc, des décès. Or, avec cette période du Nouvel-An, il va y avoir plusieurs cen-taines de millions de déplacements atten-dus – ce qui est habituel pour un pays qui a « encore » 1,4 milliard d’habitants. Dans ces conditions, M. Xi Jinping a de quoi se faire quelques soucis en ce qui concerne une reprise de la pandémie ; si elle fait comme le lapin, qui se reproduit très vite…

Il y en a d’autres qui se font du souci, mais d’une toute autre nature. Ainsi, selon « The Guardian », on s’inquiète à Singa-pour – où vit une très importante commu-nauté chinoise – pour le sort des lapins. Madame Betty Tan, présidente de la « House Rabbit Society » (cela ne s’invente pas, la « Maison de la société du lapin »…) a déclaré au quotidien britan-nique que « cette année sera difficile pour les associations des lapins. Nous pré-voyons plus de cas d’abandons, en raison de l’impulsions d’achat de lapins ». Il est vrai que, en 2022, année du tigre, il était plus difficile de se procurer une bébête vivante et de la mettre dans une cage !

C’est la raison pour laquelle en Malaisie, toujours selon « The Guardian » le prési-dent d’une association de consommateurs a appelé la population à opter plutôt pour un jouet ou une figurine, afin d’éviter les « négligences, les abus, les mauvais trai-tements et l’abandons de lapins… »

Au fait, que disait du lapin Antoine Fure-tière, dans son « Dictionnaire universel » de 1690 ? La Chine et son astrologie étaient certes bien loin pour lui, mais son constat était délicieux. Le lapin, écrivait-il, est un « petit animal sauvage qui se retire dans les bois, & qui y creuse des terriers. Il est à peu prés de la taille du liévre ; mais on ne le chasse pas, & on le prend à l'af-fust. Les lapins de Garenne sont excel-lents à manger. Ceux de clapier qu'on nourrit dans des cours & dans des gre-niers ne valent rien ; & on les appelle des mangeurs de choux ».

Pas question donc de compter sur l’ami Antoine pour savoir ce à quoi nous prédis-pose l’année « lapinesque » qui com-mence. A la lecture des horoscopes pro-posés par les émules chinois d’Elizabeth Teissier, on retrouve les mêmes générali-tés auxquelles nous sommes habitués, avec toutefois quelques adaptations au monde de 2023. Travail ? Attaché à sa maison (terrier), le natif du lapin aime le télétravail. L’amour ? Une fois que l’âme sœur est trouvée, pas question d’aller voir ailleurs, et le lapin est certes synonyme de fertilité mais aussi de fidélité… Ah bon ?


bottom of page