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Mars

(PR) – « Troisième mois de l’année » nous dit le Larousse. Le Robert ajoute, lui, une pré-cision intéressante, « dans le calendrier actuel ». Car pour les Romains, c’est avec ce mois « Martius » que commençait l’année. Il était dénommé ainsi en l’honneur du dieu Mars, chef de guerre attitré de l’Olympe. On aurait pu trouver mieux… Mais, malgré tout, c’est aussi l’époque où s’annonce le printemps. Alors Mars synonyme d’un re-nouveau autre que guerrier ? Soyons optimiste

Fils de Jupiter et de Junon.il a une « bio-graphie » complexe, comme tous les membres du gotha olympien. On lui prête des femmes et des enfants multiples et divers, ce qui explique peut-être pourquoi ce mois est, météorologiquement parlant, très varié, alternant le froid, le chaud, avec, en point d’orgue, les fameuses « gibou-lées » !

Curieusement, Mars était associé à une pratique de l’époque de la Rome étrusque, soit entre le VIIe et le Vie siècle avant JC. Il s’agissait, nous dit Caton l’Ancien, des « suovetaurilies », cérémonies où l’on sa-crifiait un porc (sus), un mouton (ovis) et un taureau (taurus) en implorant le dieu Mars « d’être propice à moi, à ma maison et à mes gens ». Moyennant quoi on pro-menait les futures victimes sur les terres du propriétaire avant de leur trancher le cou. On ne sait si cette méthode était aussi efficace que les engrais modernes…

Mars est aussi, bien sûr, le nom d’une planète du système solaire, la quatrième depuis notre astre avec Mercure, Vénus et notre bonne vieille Terre. Elle a toujours fasciné les astronomes. Dans son « Dic-tionnaire universel » de 1690, Antoine Fu-retière notait d’ailleurs qu’il s’agit « d’une planète masculine & nocturne, chaude & seche, qui acheve son cours en un an & 322. jours, & qui tourne autour du Soleil. »

Si Mars a retenu depuis fort longtemps l’attention, c’est parce que l’on souvent cru qu’il y avait eu une vie, voire des « Mar-tiens ». Au fur et à mesure de l’amélioration des télescopes, on a fini par admettre qu’il n’en était rien et qu’il n’y avait pas de petits hommes verts sur la planète rouge…

Les nombreux engins qui ont d’abord survolé Mars, puis s’y sont posé et même, depuis « Mars Pathfinder » en 1996, ont roulé sur le sol martien, contribuent à nous faire mieux connaître cette intrigante pla-nète. Ce n’est pas pour rien que le dernier « rover » s’appelle « Perseverance » : il en faudra avant, peut-être, de pouvoir poser le pied là-haut ! En attendant, il y a même dans son sillage un petit hélicoptère baptisé joliment « Ingenuity » qui nous envoie de magnifiques photos !

On ne compte plus, du coup, les mis-sions en cours ou prévues qui vont tourner autour ou essayer de se poser sur Mars dans les prochaines décennies. Outre les Etats-Unis, l’Europe, la Chine, l’Inde, même les Emirats Arabes Unis y vont de leur programme. Le ciel martien aura bien-tôt besoin de contrôleurs aériens…

Mars est tellement séduisante qu’une comédienne entrée à la Comédie française en 1795 est devenue « Mademoiselle Mars ». Elle était spécialisée dans les rôles d’ingénues ou d’amoureuses, notamment dans les pièces de Molière. Elle sut con-quérir les faveurs de Napoléon Ier, ce qui lui valut, à la Restauration, la colère des royalistes. Le roi Louis XVIII, pas rancunier, la dota quand même d’une pension – qu’elle dilapida assez rapidement. Dans son caveau du Père Lachaise, elle ne doit pas savoir que le nom qui fit sa gloire est associé aujourd’hui à une barre chocola-tée…


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