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Périple

(PR) – « Long voyage comportant beaucoup d’étapes touristiques » : c’est la définition du Larousse que l’on peut appliquer à deux événements n’ayant pas grand-chose en commun, sinon qu’ils vont se dérouler dans le même pays, la France. Le premier « périple » va débuter ce samedi 1er juillet, c’est le « Tour de France » cycliste, cent-dixième du nom ; le second attendra une année, ce sera, en 2024, le « Tour de France de la flamme olympique ». Deux « grandes boucles » très attendues…


   Le premier « périple » va donc s’élancer samedi du Pays basque espagnol, de Bilbao, avant de franchir les Pyrénées et de venir sur le territoire de la France, où doit (quand même) se dérouler le « Tour » qui porte son nom... Ce sera la vingt-cinquième fois depuis 1954 que celui-ci s’élancera depuis un pays étranger. Neuf autres nations européennes ont eu droit à se voir « envahir » par cette immense caravane qu’est devenue l’épreuve imaginée en 1903 par Henri Desgranges, ancien cycliste. directeur de « L’Auto » !

    A l’époque, ce n’était pas un « périple touristique » ! Ils étaient 59 valeureux à s’élancer, il y a juste 120 ans, le 1er juillet 1903, depuis le café du « Réveil-Matin » (cela ne s’invente pas…) dans le sud de la banlieue parisienne. Ils s’engageaient à essayer de parcourir la France en 2'428 km en six étapes. Direction Lyon, puis Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, retour à Paris non pas sur les Champs-Elysées mais au « Parc des princes » - à l’époque il n’y avait pas le Qatar pour y déverser des pétrodollars…

   En regardant la carte du parcours de l’époque, on se dit que le « Tour » était alors  plus complet que ce n’est le cas cette année, où la moitié nord de l’Hexagone est totalement négligée par un « périple » qui ignore des « terres cyclistes » comme la Bretagne ou le Nord. L’aspect touristique des retransmissions télévisées, magnifiées par les commentaires de Jean-Paul Olivier, a fait beaucoup pour aider les futurs touristes à décider leurs vacances. C’et là où les municipalités trouvent la justification des dizaines de milliers d’euros nécessaires, pour accueillir un tel « périple » …

   Celui que va faire la flamme olympique en 2024 pour les Jeux Olympiques de Paris vient d’être dévoilé et – c’est tout à fait normal en pareille circonstance – il a fait son lot de satisfaits et de mécontents. Quoiqu’on puisse en penser du résultat, on doit tirer son chapeau à celles et ceux qui ont cogité, transpiré, passé des nuits blanches pour réussir à élaborer un « périple » qui réponde à tant de conditions !

   On dit qu’il n’est pas possible de mettre Paris en bouteille. Mais alors que penser des « paris » qu’il faudra gagner pour que, depuis l’arrivée, le 8 mai 2024, de la « flamme » en provenance d’Olympie dans une ville d’origine grecque (Massilia, aujourd’hui Marseille), elle soit sur les berges de la Seine le 26 juillet pour la cérémonie d’ouverture des Jeux.

   Le « périple » est démentiel, puisqu’il prévoit d’aller en Polynésie française, dans les Antilles, en Guyane où Ariane ne sera pas mobilisée pour l’envoyer en orbite… Il y a quand même un raté dans ce « périple flammesque », à savoir que l’un des haut-lieux de l’histoire française, Bibracte, la capitale des Eduens, est ignorée par cette visite. D’accord, la flamme ira visiter Alésia, mais c’était quand même une défaite – dans le cadre olympique, il faut certes participer mais si possible gagner… Alors qu’à Bibracte, en 58 avant JC, les Eduens avaient battu les Helvètes qui voulaient aller voir les océans. Leur « périple » s’est arrêté – n’en déplaise à mes amis suisses – au pied du sommet du Morvan…

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