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Pluie

(PR) – « Eau qui tombe en gouttes des nuages sur la terre », nous dit le Robert. Dans les locutions qu’il cite après cette sobre définition, il y a « ennuyeux comme la pluie ». Je ne suis pas sûr que cela soit valable pour toutes celles et tous ceux qui attendent qu’enfin le ciel se lâche, et qu’il vienne abreuver nos sillons et nos nappes phréatiques, après un hiver particulièrement sec. Cela devrait être pour cette semaine. Si c’est le cas, on se repassera en boucle la chanson de Gilbert Bécaud « le jour où la pluie viendra… »


Vous connaissez, j’en suis sûr, la suite de cette chanson, hélas ! d’actualité pour tant de nos régions :

« La triste, triste terre rouge

Qui craque, craque à l’infini,

Les branches nues que rien ne bouge,

Se gorgeront de pluie, de pluie.

Et le blé roulera par vagues

Au fond de greniers endormis… »

Et ce jour-là…

« Nous serons toi et moi,

Les fiancés du monde

Les plus riches du monde.

Les arbres, pleurant de joie

Offriront dans leurs bras

Les plus beaux fruits du monde… »

Ce sont des couplets, composés par Pierre Delanoë en 1957, qui sont terrible-ment d’actualité. Météo-France, qui dresse ses constats avec une rigueur implacable, nous dit que, depuis 1989, on n'avait pas connu une période aussi longue – plus de trente jours – sans précipitations impor-tantes susceptibles de recharger les nappes phréatiques, déjà mises à mal par les fortes chaleurs de l’été 2022.

Alors, la pluie, on va l’avoir ou pas ? Il y a eu un chanteur poète qui l’aimait bien. Vous voyez de qui je veux parler, bien sûr. C’est Georges Brassens, qui commença par célébrer sa rencontre avec une jeune fille qui « cheminait sans parapluie » alors qu’il « pleuvait fort sur la grand route ». Heureusement il en avait un « volé sans doute à un ami » et il lui proposa de l’abriter. Elle ne pouvait pas refuser, bien évidemment, et il s’en félicita car…

« Un p’tit coin de parapluie

Contre un coin de paradis

Je ne perdais pas au change, pardi… »

Le même Brassens nous dit, un peu plus tard, et d’une manière péremptoire « par-lez-moi de la pluie, et non pas du beau temps », tout cela bien sûr pour une his-toire d’amour avec l’épouse d’un marchand de paratonnerres…


La pluie, que l’on espère pour nos cul-tures et notre approvisionnement en eau dans nos besoins quotidiens, peut avoir d’autres significations que relevait déjà notre ami Antoine Furetière dans son « Dictionnaire universel » daté de 1690.


Ainsi, « On dit proverbialement, qu'un homme est à couvert de la pluie, qu'il s'est mis à l'abry de la pluie, quand il a quelque forte protection, ou une grande fortune. » Au fil des siècles, rien n’a changé…


La pluie la plus célèbre, évidemment, est celle du Déluge. Il faut dire que quarante jours et quarante nuits, ce n’est pas rien ! L’OMM (Organisation mondiale de la mé-téorologie, dont le siège est dans un su-perbe bâtiment à Genève) n’existait pas encore, et l’on n’a donc pas de certification officielle de ce qui doit être un record abso-lu en matière de pluviométrie.


Le nombre de dictons et de proverbes associés à la pluie est presque incommen-surable. J’en ai (entre autres) découvert un en Ecosse : « la pluie d’aujourd’hui est le whisky de demain ».Santé !


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