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Presse

(PR) – « L'ensemble des publications périodiques (journaux, hebdomadaires) et des orga-nismes qui s'y rattachent », c’est la définition du Robert, qui est un peu réductrice, avec tous les moyens de communication d’aujourd’hui. C’est malgré tout une bonne intro-duction pour la 30e édition de la « Journée de la liberté de la presse », qui a lieu ce mercredi 3 mai. On peut penser ce que l’on veut de ces « journées », mais cela ne fait pas de mal de rappeler, de temps à autre, ce qui est essentiel en matière de liberté…


Avant de devenir un terme générique, la « presse » était donc uniquement écrite. Après l’invention de l’imprimerie par Gu-tenberg au quinzième siècle, qui s’est d’abord consacrée à l’impression de livres (religieux avant tout, dont la célèbre Bible), la technique de presse typographique a permis de donner naissance au premier journal francophone, la « Gazette » créée par Théophraste Renaudot en 1631. L’aventure de la « presse » commençait…

De même que le terme de « journal » a été repris par d’autres moyens de commu-nication que la presse écrite, pour la radio-diffusion et la télévision on parle aussi de « presse ». De technique, le mot est deve-nu générique, et c’est par le contenu qu’il présuppose que l’on a connu très vite des atteintes à la « liberté de la presse ».

En effet, lorsqu’il s’agit de relater un « fait divers », par exemple un accident de cir-culation, un incendie ou l’inauguration d’un bâtiment, pas de problème, la « presse », depuis ses débuts, a pu s’en donner à cœur joie, même en usant et abusant du sensationnalisme. Par contre, dès que l’on débouche sur le terrain politique au sens large, l’indépendance et la liberté de la dite « presse » ont très vite été difficiles à as-surer, et cela déjà au temps du « papier ».

Il aura fallu attendre le dix-neuvième siècle pour que, dans les démocraties, la liberté de la presse soit garantie dans la loi. Dans ce domaine, les Etats-Unis ont été des pionniers. La premier amendement de la Constitution garantit, dès 1791, la liberté d’expression.

Dans la plupart des pays occidentaux, il y a eu, selon les circonstances, des atteintes à la liberté de la presse. Pendant les deux guerres mondiales, par exemple, cette notion subissait de sérieux coups de ca-nifs… Sous prétexte d’atteinte à la sécurité nationale, les presses écrites ou radiodiffu-sées devenaient des outils de propagande.

Chaque année, l’ONG « Reporters sans frontières » (RSF) dresse le bilan de la « liberté de la presse dans le monde ». Un constat qui n’a rien de réjouissant ! Même nos pays démocratiques ont des choses à se reprocher Certes, la situation n’a rien de comparable avec celle des « prédateurs » absolus, pour reprendre la qualification de RSF, que sont (entre autres), la Russie, la Chine ou, pire, la Corée du Nord.

Depuis trente ans, suite à une demande de l’UNESCO, l’Organisation des nations unies organise donc chaque 3 mai, une « Journée mondiale de la liberté de la presse », afin de rappeler aux gouverne-ments membres de l’institution leurs enga-gements dans ce domaine. Sans vouloir être trop pessimiste, on peut penser qu’il s’agit un peu de prêcher dans le désert… Quelques beaux discours, une pensée pour les sept journalistes tués depuis le début de l’année selon RSF, pour les 570 qui sont emprisonnés, c’est malheureuse-ment à peu près tout ce qui sera fait.

Cela n’empêche pas qu’il faut continuer à se battre pour soutenir la liberté de la presse qui, comme le proclame le « Ca-nard Enchaîné », « ne s’use que si l’on ne s’en sert pas »…


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