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Sommeil

PR) – « Envie de dormir, assoupissement, état du corps où les sens ont peu, ou point d'ac-tion ». Pour une fois je n’utilise pas une définition d’un des deux « grands » dictionnaires (Larousse et Robert), mais celle de l’ami Antoine Furetière, dans son « Diction-naire universel » de 1690. Il ne pouvait pas imaginer qu’on célébrerait, plus de trois siècles plus tard, la « Journée internationale du sommeil ». Ce sera ce vendredi 17 mars prochain. Alors, à vos oreillers !


Le sommeil, c’est une période importante de notre vie. En moyenne, nous passons environ un tiers de notre existence en dormant, soit 25 ans si l’on atteint les 75 ans, ce qui n’a (heureusement) rien d’exceptionnel de nos jours, tout au moins dans nos pays assez favorisés sur les plan sociaux et médicaux.


Platon et Virgile, pour ne citer qu’eux, avaient déjà soulevé, il y a plus de deux millénaires, l’importance du temps passé à dormir ; le premier faisant du sommeil un « percepteur de vie » et le second insis-tant (déjà) sur l’importance du « premier sommeil ».


C’est en 2000 qu’a été créé l’Institut na-tional du sommeil et de la vigilance, orga-nisateur de la journée de vendredi. Un pro-gramme très sérieux a été mis au point (que l’on peut trouver sur le site : institut-sommeil-vigilance.org.) pour alerter sur les rapports entre « croyance, santé mentale et éco-anxiété l », le tout sur fond de réac-tion à la crise sanitaire…

Une des preuves que le sommeil joue un rôle fondamental dans notre vie peut être trouvé dans le nombre d’expressions qui s’y rapportent et qui ont trait, pour la plu-part, aux problèmes de sommeil : « cher-cher le sommeil », «perdre le sommeil », « manquer de sommeil », « perturber le sommeil », « tomber de sommeil », ce ne sont que quelques exemples, les plus cou-remment utilisés, de la traduction dans la vie quotidienne de ce que nous apporte le fait de ne pas pouvoir s’endormir…


Le sommeil peut aussi être « agité », « difficile », mais également – et c’est heu-reux – « doux », « du juste », « bienfai-sant » ; avant de devenir ensuite (hélas !), le « dernier » qui sera « éternel ». Antoine Furetière précise, à ce sujet : « On dit poé-tiquement de la mort, que c'est un sommeil de fer, qu'il est l'image, le frère de la mort. »


Les spécialistes vont donc profiter de cette journée pour rappeler quelques véri-tés, comme celles, par exemple, qu’il ne faut pas se coucher régulièrement après minuit, qu’il est préférable de ne pas trop consulter des écrans – autant de recom-mandations qui sont « pieuses » dans les conditions actuelles de travail et de société.


Il y a des mammifères qui ont résolu à leur manière le problème du sommeil en hibernant pendant quelques mois. Au point, d’ailleurs, que des spécialistes américains envisagent d’utiliser cette technique pour des voyages spatiaux de très longue du-rée, comme vers Mars par exemple. On plongerait à tour de rôle les astronautes dans un sommeil bien contrôlé, il y en au-rait toujours un qui assurerait la veille pen-dant que les autres dormiraient du sommeil du « juste »…


Celles et ceux qui ont des problèmes pour s’endormir devraient d’abord méditer la petite annonce que Pierre Dac avait fait paraître dans son merveilleux « Os à moëlle » : « Souffrant d’insomnies, j’échangerais volontiers un matelas de plume contre un sommeil de plomb ».


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