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Victoire

(PR) – « Succès obtenu dans un combat, une bataille, une guerre », c’est ainsi que le Ro-bert définit la « victoire », comme celle que l’on célèbre aujourd’hui dans les pays qui avaient combattu l’Allemagne nazie, certains depuis 1939, et avaient obtenu sa reddi-tion sans conditions. C’était un certain 8 mai 1945, des signatures furent apposées au bas de textes mettant un terme à tant d’années de violences et d’atrocités. On était dans une école de Reims, mais l’histoire ne dit pas si les vainqueurs se sont aspergés de champagne comme le font des pilotes de Formule 1 après une « victoire »…


La « victoire » est connue depuis que des « homo sapiens » ont commencé, pour une raison ou pour une autre, plus ou moins valable, à se « frotter » plus ou moins violemment. Au bout d’un certain temps, il y a forcément un vainqueur, un « Victor », comme le dirent plus tard les Romains, auquel revenait donc la « vic-toire ».

Les Grecs avaient déjà commencé à célébrer la « Niké », devenue une déesse dont la représentation la plus spectaculaire est bien évidemment la célèbre « Victoire de Samothrace ». Découverte au milieu du dix-neuvième siècle, elle trône au sommet d’un imposant escalier dans le bâtiment principal du musée du Louvre. Malgré la superbe de cette sculpture de marbre blanc témoignant, une fois de plus, de l’art dans lequel excellaient les sculpteurs grecs, les (très) mauvaises langues font remarquer qu’elle n’avait pas dû participer aux Jeux Olympiques, car elle n’a pas de tête et de cou pour qu’on lui passe une médaille…

L’ami Antoine Furetière, pour sa part, no-tait dans son « Dictionnaire universel » de 1690 que la victoire « est aussi une Divini-té fabuleuse des Payens, inventée par les Poëtes, qui personnifient toutes choses. Les Romains ont dedié des Temples à la Victoire…Ce Prince a été toûjours suivi de la Victoire. La Victoire étoit attachée à son char, marchoit à ses costez. »

Le mot « victoire » est l’un de ceux que l’on peut mettre, si l’on ose dire, à toutes les sauces. Par exemple : on a d’abord un désir de victoire, on en rêve même – rêve-rait-on de défaite ? – on la mérite, on la remporte, alors on pousse un cri de vic-toire, on la fête, on la célèbre…

En ce qui concerne les adjectifs que l’on peut lui accoler, la « victoire » peut être belle, éclatante ou courte, éclair ou difficile, écrasante ou étriquée, elle est dans le meil-leur des cas indiscutables, elle peut même être posthume…

Elle peut s’appliquer à tous les domaines, car l’on peut remporter une « victoire » en politique, en économie, en littérature même – avec un prix Goncourt par exemple. Il y a aussi la victoire « diplomatique », préfé-rable à celle que l’on remporte sur des champs de bataille.

A ce sujet, il y a, bien sûr, la « victoire à la Pyrrhus », du nom de ce roi d’Epire qui tenta par deux fois au troisième siècle avant J.-C. de s’emparer de la Lucanie, petite région sur le golfe de Tarente, dans le sud de la Botte, et qui, à chaque fois, perdit tant de soldats que sa « victoire » devint intenable. A tel point que, selon le philosophe Plutarque, le brave Pyrrhus, alors qu’on le félicitait pour ce qui semblait être une victoire aurait fini par dire « en-core une victoire comme celle-là et je serai complètement défait » !

A voir ce qui se passe en ce moment dans le monde, on se dit qu’il y a des diri-geants qui devraient bien y penser. Par exemple, un dénommé « Stalpoutine » qui, ce 9 mai sur la Place Rouge, célèbrera le souvenir de la grande « Victoire patrio-tique » de 1945. Ce fut vrai à l’époque, mais l’aventure qu’il a lancé en Ukraine risque de ne pas être aussi glorieuse…


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