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Le mot de la semaine "Farniente"

(PR) – Larousse et Robert sont unanimes, ce mot issu de l’italien (fare niente – faire rien) a une superbe définition dans notre belle langue française : « douce oisiveté »… Voilà un beau programme pour celles et ceux qui sont en « vacances » par ces temps de « canicule » – je me permets ainsi de vous rappeler deux de mes derniers « mots » au cas (improbable, bien sûr), où ils vous auraient échappé…


Je suis allé feuilleter le « Dictionnaire universel » de l’ami Furetière, mais que nenni, pas de trace de « farniente ». Par contre, l’oisiveté n’est pas très bien vue à son époque, en 1690 : « Faineantise, fuite du travail, de l'occupation. On dit proverbialement, que l'oisiveté est la mere de tous les vices, pour dire, que ceux qui ne sont point occupez ne songent qu'à se plonger en toutes sortes de desbauches. »

Antoine Furetière n’avait donc certainement pas lu la lettre que Madame de Sévigné écrivait en septembre 1676 à sa fille Madame de Grignan : « Ne soyez pas en peine de mon séjour ici ; je m’y trouve parfaitement bien ; j’y vis à ma mode ; je me promène beaucoup ; je lis, je n’ai rien à faire, et, pour n'être point paresseuse de profession, personne n’est plus touchée que moi du farniente italien ».

La belle marquise avait bien raison, ne rien faire est tout un art. Il y a cependant deux solutions ; la première est celle que préconisait Pierre Daninos (ce fut l’auteur des « Carnets du Major Thomson », superbe parodie de l’humour british) pour qui « le farniente est une merveilleuse occupation. Dommage qu’il faille y renoncer pendant les vacances, l’essentiel étant alors de faire quelque chose… »

Nous y voilà – hélas ! La fameuse « oisiveté » qui définit si bien le « farniente » qu’appréciait notre marquise, n’est plus guère de mise aujourd’hui. Il faut occuper ses vacances. La preuve ? Demandez à vos amis comment ils ont passé ces semaines de « repos » héritées du Front populaire, ils vous répondront : « J’ai fait la Cappadoce en ballon… J’ai fait le tour du Mont-Blanc en VTT… J’ai fait un stage de peinture sur soie… J’ai fait du rafting dans le Colorado… » La liste des « j’ai fait » est sans fin, et elle met à mal la notion même de ce qu’est vraiment le « farniente ».

Par contre, la deuxième solution est celle que choisissent ses vrais adeptes ; ce sont ceux qui vont se réfugier dans un petit village, dans un chalet perdu, loin de l’agitation des plages ou des lieux encombrés de « beaufs ». Comme la marquise, ils se promènent tranquillement le long de petites rivières ombragées, même si, en ce moment, la « canicule » a tendance à faire que le gazouillis des cours d’eau est très faible.

La meilleure occupation reste encore la lecture, disait Madame de Sévigné. Je le confesse, c’est un de mes passe-temps favoris. Je viens, par exemple, de dévorer le dernier (pour l’instant, je l’espère) livre de Bernard Pivot, « Amis, chers amis », un pur délice à savourer lors d’une sieste, indispensable pour un bon « farniente »…

La preuve ? Dans mon Morvan, pas très loin de chez moi, il y a une jolie petite fille qui a tout compris – elle a commencé à lire, et pas sur une tablette

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