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Le mot de la semaine "Football"

(PR) – « Sport opposant deux équipes de onze joueurs, où il faut faire pénétrer un ballon rond dans les buts adverses sans utiliser les mains », c’est ce que définit sobrement le Robert. A partir de dimanche prochain, trente-deux équipes vont disputer, au Qatar, la vingt-deuxième édition de la « Coupe du monde » de ce sport, organisée par la FIFA (Fédération internationale de football association) ; une manifestation dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne fait pas l’unanimité…


   C’est une évidence, le football est sans aucun doute le sport collectif le plus pratiqué dans le monde entier. Après avoir inventé la roue, « homo sapiens » avait vite découvert qu’on pouvait s’amuser, se disputer avec des sortes de sphères de toute matière possible, qui n’étaient pas encore des ballons, mais qui y ressemblaient. Au fil des siècles, et dès l’époque gréco-romaine, c’est devenu l’objet de jeux. Il y eut notamment, plus près de nous, la « soule », dont les premières mentions écrites, des deux côtés de la Manche, remontent au douzième siècle. Dans le « Roman de Renart », on parle notamment de « li vilein qui sont à la soule »

   Rien d’étonnant, donc, que dans son « Dictionnaire universel » de 1690, notre ami Antoine Furetière notât que le ballon est une « grosse boule de cuir qui couvre une vessie, qu'on remplit de vent par une languette ou souspape. Il n'y a gueres que les escoliers qui jouënt des parties de ballon ». Il n’y avait pas encore le « foot », mais déjà la « ball » !

   En fait, les parties de « soule » étaient l’occasion de rencontres entre villages ou quartiers de villes, sans aucune hiérarchie, avec des règles qui oscillaient de cas en cas. Il ne fallait simplement ne pas aller trop loin dans l’agression physique, car le « carton rouge » risquait de ne pas être une simple mise sur le banc de touche…

   Le premier pays à mettre de l’ordre dans ce qui commençait à devenir un « sport » (terme d’origine française, eh oui !) sera la Grande-Bretagne, avec la création en 1863 de la « Fédération anglaise de football » qui commença par établir des règles techniques dont l’essentiel est toujours en cours, près de cent-soixante ans plus tard !

   A partir de là, comme il n’y avait pas encore le Brexit, l’expansion du « football » se fit de plus en plus rapidement « grâce » aussi à la colonisation. Si le Soleil ne se couchait pas sur les empires, le ballon rond sut se rendre populaire sur toutes les latitudes et longitudes. Une preuve ? La « Kalaallit Arsaattartut Kattuffiat », Fédération de Groenland de football, regroupe dans 76 équipes plus de 4'000 joueuses et joueurs, soit environ dix pour cent de la population de l’île-continent !

   En 1928, la FIFA, sous la présidence de Jules Rimet, organisa la première « Coupe du monde ». Elle qui n’eut pas un succès retentissant, vu qu’elle se déroulait dans le lointain Uruguay, radios et télés n’étaient pas encore là…

   Le football, dans toutes ses compétitions, est entré dans les mœurs. Il y a, évidemment, ceux qui n’apprécient pas ce sport. C’était le cas de Pierre Desproges qui refusait de subir à l’antenne « les dégradantes contorsions manchotes des hordes encaleçonnées sudoripares qui se disputent sur gazon l’honneur d’être champions de la balle au pied. ».

   Il y eut un prix Nobel de littérature qui n’était pas du même avis. C’était Albert Camus qui déclara en 1957, après un match au stade de Colombes, « le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football. » En dirait-il de même en 2022 , à propos du Qatar ? On en doute…

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