(PR) – « Température basse ou très basse de l’atmosphère, de l’air ambiant ; sensation ressentie lorsque règne une telle température ». La définition du Larousse s’applique parfaitement à ce que nous vivons depuis quelques jours, depuis le 1er décembre notamment, le jour où, météorologiquement parlant, débute l’hiver. C’est un mot qui permet beaucoup d’expressions, jamais très optimistes, puisque l’on y trouve par exemple la guerre – même s’il vaut mieux qu’elle soit froide que chaude…
En 1690 déjà, Antoine Furetière consacrait au « froid » un bon chapitre dans son « Dictionnaire universel », et ce qu’il notait faisait déjà remarquer les deux acceptions du mot : au propre, « corps qui est privé de chaleur, qui ne contient aucunes parties ignées » ; et au figuré, « se dit figurément de ce qui a peu de mouvement, qui est pesant, posé, sérieux. On dit en ce sens, battre froid, faire froid à quelqu'un, pour dire, luy faire un mauvais accueil, luy témoigner peu de chaleur à le servir, peu de satisfaction de le voir. »
Le froid, au propre surtout, a fait partie de la vie des hominidés à partir du moment où ils ont quitté la chaleur des steppes africaines ; là-bas, Lucy n’avait pas besoin de beaucoup se couvrir. Mais, au fur et à mesure qu’ils gagnaient le nord, les « sapiens » ont découvert qu’il y avait des saisons où la nature faisait des siennes ; par exemple en solidifiant l’eau des lacs et même des rivières, ou encore en changeant la pluie en ce drôle de truc qu’est la neige…
Il a donc fallu se prémunir contre ce phénomène qu’est le « froid », que nos lointains ancêtres ne savaient pas mesurer – le thermomètre n’a été inventé qu’au dix-huitième siècle – mais qu’ils ressentaient, on s’en doute. Il ont trouvé des moyens pour en atténuer les conséquences défavorables. Le feu, sous toutes ses formes, de même que les fourrures, aidèrent à combattre les aléas de la température ambiante – quand il faut « froid », on s’en rend compte tout seul, même sans disposer d’un thermomètre…
Et puis, ledit « froid » avait toutefois des avantages, puisqu’il permettait de conserver des aliments avant même l’invention des machines à « froid » que sont les réfrigérateurs et les congélateurs. Les Jurassiens l’avaient compris, puisqu’ils découpaient la glace du lac de Sylans pour l’envoyer dans les restaurants parisiens – dans ce cas-là, vive le « froid » !
Le « froid » est aussi utilisé dans moult expressions dont la plus célèbre a donc été la fameuse « guerre froide » ; laquelle a duré près d’un demi-siècle, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale jusqu’à la chute de l’Union soviétique. Depuis, à chaque coup de « chaud » entre les différentes puissances, on craint que ladite « guerre froide » ne s’instaure à nouveau.
Le « froid » absolu, à moins 273,15 degrés Celsius, aurait de quoi améliorer les relations internationales en empêchant la guerre au profit de la paix ! A chaque occasion, les « grands » de ce monde ne cessent d’ailleurs de dire qu’il n’est pas question de laisser le « froid » s’instaurer, tout en prenant des décisions qui risquent de déclencher le contraire…
On en revient à ce que disait Antoine Furetière, toujours à propos du « froid » : « On dit qu'un homme souffle le froid & le chaud, pour dire, qu'il soustient le pour & le contre, qu'il s'entend avec les deux parties contraires. » Trois siècles plus tard, il n’y a pas grand-chose à ajouter !