top of page

Le mot de la semaine "Incendie"

(PR) – « Grand feu qui, en se propageant, cause des dégâts importants ; incendies de forêt ». Dans la sécheresse (si j’ose dire) de sa définition, le Larousse traduit à peine l’ampleur du désastre qui s’est abattu, cet été, sur des pays européens, mais tout spécialement sur la France, où pratiquement aucune région n’a été épargnée. La « canicule » et la « sécheresse » ont pour beaucoup contribué à accentuer le phénomène, de mauvais augure pour l’avenir…


Dans son « Dictionnaire universel » de 1690, Antoine Furetière n’en dit pas plus – « Grand feu qui consume les bastimens, les villes, les moissons, les forests » – mais il ajoute toutefois que « l’on dit proverbialement qu’une estincelle de feu peut provoquer un grand incendie, tant au propre qu’au figuré ».

Là il faisait allusion « figurément, aux séditions, guerres civiles, dissensions dans un Estat, hérésies causant ordinairement de grands incendies dans les Royaumes ». Sans aucun doute, ce n’est pas cela qui préoccupe actuellement les habitants des zones sinistrées par les « incendies », ainsi que les touristes, vacanciers qui espéraient profiter de quelques jours de détente dans des régions propices au « farniente ». Pour eux, leur principale préoccupation – on le comprend aisément – est de ne pas voir leurs maisons dévorées par les flammes.

Les autorités responsables de la sécurité de leurs concitoyens ainsi que des étrangers hôtes de leur pays sont, quant à elles, en première ligne. Les mauvaises langues feront toutefois remarquer que le président de la République, d’ordinaire assez prompt pour occuper le devant de la scène, n’a pour l’instant pas quitté le Fort de Brégançon, résidence estivale des chefs de l’Etat depuis Charles de Gaulle. Lequel ne s’était jamais risqué à une virée en « jet-ski » comme l’a fait Emmanuel Macron, s’attirant ainsi la vindicte des écologistes…

Certes, ceux-ci n’ont pas proposé de solution « miracle » (comme à leur habitude…) pour venir à bout de ce « monstre » qui ravage la Gironde et les Landes, comme l’a baptisé un responsable des pompiers. La meilleure « recette » a été trouvée dans la solidarité européenne, qui a vu arriver des centaines de pompiers venus de tout le Vieux Continent – « nous sommes là pour aider », déclarent-ils tous.

Ainsi, bien sûr, que la venue de nombreux avions spécialisés dans la lutte contre les incendies. Comme elle l’avait fait face au covid, mais également pour venir en aide à l’Ukraine, l’Europe démontre ainsi qu’elle n'est pas qu’un vaste supermarché, mais qu’elle peut mettre en pratique des solutions pour essayer de résoudre les problèmes qui se dressent devant elle.

Lorsque les choses redeviendront plus calmes – le plus tôt possible on l’espère, et la pluie actuelle redonne de l’espoir – il faudra véritablement analyser tout ce qui a pu conduire à ces « incendies » dont tant de pays ont été victimes ces dernières années. Et, bien sûr, essayer de trouver des solutions en commun.

A propos d’incendie, il m’est revenu un souvenir d’il y a près de cinquante ans : dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 janvier 1975, un « grand feu » avait ravagé un célèbre magasin du centre de Genève, le « Grand Passage ». Il brûlait en illuminant toute la ville. Les badauds qui sortaient des restaurants et des cinémas étaient là, on s’en doute. L’un des porteurs de mon journal préféré a eu la (bonne) idée de venir leur vendre la dernière édition, laquelle contenait les détails et les photos du sinistre qu’ils contemplaient. Elle s’est arrachée ! Il faut dire qu’il n’y avait pas de smartphone pour filmer…

bottom of page