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Le mot de la semaine "Lune"

Lune

(PR) – « Satellite naturel de la Terre », disent nos dictionnaires, en ajoutant que, sans la majuscule, il peut s’agir du « satellite naturel d’une planète quelconque ». Mais c’est « notre » Lune qui va être l’objet de toutes les attentions à partir d’aujourd’hui, puisque, dans le cadre de la mission « Artémis », une gigantesque fusée doit envoyer un engin survoler cette belle boule qui a toujours fasciné les Terriens. C’était déjà le cas, il y a plus de cinquante ans, lorsque la vedette s’appelait « Apollo »


On ne fera pas grief à notre ami Antoine Furetière d’affirmer, dans son Dictionnaire de 1690, que la Lune est « l'une des sept Planettes, la plus proche de la terre. La Lune est appellée dans l'Ecriture le petit luminaire. » S’il avait consulté un livre paru trente-cinq ans plus tôt, « L’Histoire comique des Etats et des Empires de la Lune », rédigé par un certain Cyrano de Bergerac, il n’aurait certainement pas été mieux renseigné !

Par contre, sous la plume géniale d’Edmond Rostand, le dénommé Cyrano a trouvé six moyens de s’élever vers notre satellite, dont l’un aurait pu inspirer les frères Montgolfier : « Puisque la fumée a tendance à monter, en souffler dans un globe assez pour m'emporter ! » Mais, hélas pour le valeureux poète et bretteur, ce qui peut fonctionner pour un engin fait de toile et de papier ne saurait suffire pour propulser une capsule contenant des êtres humains à plus de 300.000 kilomètres de notre Terre…

Lorsque John Fitzgerald Kennedy proclama, le 12 septembre 1962 – il y aura bientôt soixante ans…– « nous avons décidé d’aller sur la Lune », on était bien loin des rêveries de Cyrano. Le président le disait d’ailleurs : « Nous avons faiti non pas parce que c'est facile, mais justement parce que c'est difficile. Parce que cet objectif servira à organiser et à offrir le meilleur de notre énergie et de notre savoir-faire, c'est le défi que nous sommes prêts à relever ».

Ce ton rappelait celui de son discours d’investiture : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour lui… ». Donc, on pouvait traduire que, si on allait chercher la Lune, c’était, au-delà de l’exploit technique, pour montrer aux Soviétiques que Gagarine, le premier à avoir fait le tour de la Terre, serait mis au rencart…

Mais alors, cinquante ans après Apollo-17, le dernier séjour humain sur notre satellite (des images fabuleuses des deux astronautes se baladant avec leur « Lunar Rover ») pourquoi vouloir retourner là-haut ? En ce qui concerne l’exploration de notre espace proche, cela peut se concevoir d’avoir une base qui permettra d’aller plus loin, vers Mars par exemple.

Mais, mais… les Soviétiques ne sont plus là, Stalpoutine n’a plus les moyens de ses prétentions en matière spatiale. Par contre, l’un de ses « amis », un certain Monsieur Xi, a tout à fait compris que l’Empire du milieu avait la possibilité d’affirmer son rôle de (bientôt ?) première puissance mondiale en

« colonisant » progressivement l’espace proche ; donc notre bonne vieille Lune, où il a même réussi à envoyer un engin sur la face cachée… Chapeau pour l’exploit !

Les Américains ont bien compris le proverbe chinois disant que « quand le sage montre la Lune, l’idiot regarde le doigt ». Ils ne veulent pas être l’idiot de service. Ils ont donc décidé de remonter l’opération « Apollo » qui leur avait permis d’affirmer leur supériorité sur l’ennemi rouge d’alors. Signe des temps, le bel Apollon fait place à sa sœur « Artémis », laquelle est, entre autres, une chasseresse redoutable. Cette fois, une femme marchera-t-elle en premier sur la Lune ? Le pari n’est pas insensé !

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